Fabricant de menuiseries en aluminium depuis 40 ans, l’entreprise Fimat, implantée à La Seyne-sur-Mer vient de recevoir le prix des bonnes pratiques, décerné par l’association France qualité performance (AFQP), qui dépend du ministère de l’Économie et des Finances. Ce prix, évalué selon le standard européen de la qualité vient récompenser "le parcours réalisé dans la création de valeur durable via la mise en œuvre d’outils, comme la démarche Lean, la RSE et la primauté donnée au circuit court. Il récompense aussi un effort collectif des salariés, des dirigeants et de son écosystème de fournisseurs, clients et partenaires", souligne Thierry Soulard, secrétaire général de l’AFQP Paca, qui a audité la société.
Une enveloppe d’investissement d’1,4 million d’euros
Cette récompense couronne une transformation commencée en 2020, avec l’arrivée de Vincent Thibaudat, entrepreneur multirécidiviste, qui s’est associé à Patrick Saint-Etienne, dirigeant depuis 2011. Ensemble, ils confient "s’éclater" à développer leur entreprise avec en ligne de mire un objectif : doubler les effectifs en cinq ans. "En réalité, nous avons deux ans d’avance. Nous avons multiplié notre chiffre d’affaires par 2,5 en trois ans et comptons aujourd’hui une cinquantaine d’employés et entre 5 et 10 recrutements sont programmés pour 2023", confie Vincent Thibaudat.
Pour accompagner cette croissance, 60 % en trois ans et de l’ordre de 25 à 30 % en 2023, les deux dirigeants ont transformé leur outil industriel : "Nous avons suivi le cours de l’histoire et engagé en 2022 un vaste programme de modernisation, de digitalisation et d’optimisation des flux." Trois nouvelles machines permettent à l’entreprise de faire un bond technologique : les deux premières (une ligne de débit et un centre d’usinage) sont opérationnelles depuis deux semaines, la dernière (une sertisseuse automatique) arrivera dans un mois. "Tout notre process est désormais digitalisé et relié à nos outils de conception, nous permettant d’améliorer les conditions de travail de nos salariés, de les faire monter en compétences et d’aller 4 à 5 fois plus vite", explique Vincent Thibaudat. Ces trois machines représentent un investissement d’un peu plus de 600 000 euros sur une enveloppe totale d’1,4 million d’euros, engagée sur 18 mois. Car l’entreprise a aussi investi dans un nouveau système de manutention, un compresseur, des systèmes de ventouses, des transpalettes électriques, des outils de gestion des stocks (4 000 références) et de la production, etc. Prochainement, une nouvelle ligne de thermolaquage sortira de terre dans un bâtiment de 1 000 m², situé à quelques mètres. "Soutenue dans le cadre du programme régional CEDRE (Contrat pour l’emploi et le développement responsable des entreprises), visant à accélérer la transition énergétique, cette nouvelle ligne permettra de diviser par trois les dépenses en énergie et de recycler 100 % des déchets", précise Patrick Saint Etienne.
Une démarche de circuit court
Pour transformer leur industrie, les deux entrepreneurs ont bénéficié de nombreuses aides : au titre de France Relance ou du Parcours Sud Industrie 4.0 de la Région Sud. L’amélioration des conditions de travail a été financée par la Carsat sud-est et la Chambre de commerce et d’industrie vient de les retenir pour le programme Booster Export. Fimat est aussi conseillé par un expert pour mettre en œuvre les principes du Lean management et est accompagné pendant trois ans (programme CEDRE) pour dérouler un plan d’actions RSE. Ces deux démarches rejoignent un même objectif final : permettre à l’entreprise de réaliser et renforcer des choix respectueux du circuit court. "Nos productions sont 100 % made in France et s’appuient à 95 % sur l’économie locale, avec des fournisseurs français, qui fabriquent en France : les barres aluminium sont filées à Toulouse, notre miroitier est à La Ciotat. Nos salariés travaillent pour des marchés et des clients principalement locaux puisque 90 % de nos clients sont dans un rayon de moins de 150 km", précise Vincent Thibaudat.
