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Les acteurs finistériens du bâtiment inquiets pour 2024
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Les acteurs finistériens du bâtiment inquiets pour 2024

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La Fédération du BTP du Finistère retient son souffle pour 2024. Après avoir résisté durant plusieurs mois au marasme qui touche le secteur au niveau national. La Bretagne et le Finistère accusent en effet un net repli de l’activité et un ralentissement dans les carnets de commandes.

Les membres de la FFB29 retiennent leur souffle pour 2024 — Photo : Jean-Marc Le Droff

Avec un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros, soit une hausse de 2,4 % par rapport à 2021, 2023 a été l’année de la reprise pour le secteur du bâtiment finistérien, après les remous provoqués par la crise sanitaire. Mais l’avenir n’est pas radieux pour autant pour la Fédération du BTP du Finistère (FFB 29). "Le bâtiment finistérien retient son souffle, confie ainsi Bruno Poupon, son nouveau président. Après des mois de résistance, la Bretagne et le Finistère accusent finalement une baisse record sur la construction de logements neufs à fin 2023". Parmi les secteurs les plus impactés, celui de la maison individuelle affiche une baisse de l’ordre de 50 % sur la construction de pavillons, et le logement non résidentiel est lui aussi orienté à la baisse en ce début d’année.

Chute de la construction neuve

"Les perspectives 2024 confirment cette baisse notoire de la construction de logements neufs dans le département, et le secteur de l’entretien-amélioration, pourtant bien orienté, peine à compenser cette baisse de l’activité sur le neuf", s’inquiète Bruno Poupon. Il souligne au passage que le cumul du logement neuf et de la rénovation représente plus des deux-tiers de l’activité de construction, et relaie l’inquiétude des entrepreneurs et artisans de sa fédération sur la bonne tenue de leur plan de charges pour 2024. Une trajectoire qui suit celle des douze derniers mois dans le Finistère, durant lesquels seuls 6 200 logements ont été autorisés en 2023, contre 7 420 à fin novembre 2022, soit 1 200 logements de moins entre les deux périodes.

Si la construction de bâtiments non résidentiels a, elle, chuté de 6,8 % par rapport à 2022, les perspectives sont en revanche plus favorables en 2024, avec des surfaces autorisées en hausse de 13 % sur douze mois glissants à fin novembre 2023.

Un risque de baisse d’activité de 3 à 4 % en 2024

"Sans une immédiate prise de conscience du nouveau gouvernement de M. Attal pour redynamiser le secteur, la Fédération du bâtiment du Finistère escompte une baisse de l’activité de l’ordre de 3 à 4 % pour 2024, accompagnée d’une baisse notable de l’emploi dans la branche", alerte Bruno Poupon.

Autre sujet d’inquiétude : la réforme du dispositif MaPrimeRénov', qui pourrait selon lui casser la dynamique actuelle dans le secteur de l’entretien-amélioration. "Cette réforme risque d’aboutir à ce que très peu de nos concitoyens pourront réaliser leurs travaux de rénovation énergétique, alors que l’enjeu est éminemment urgent", prévient Bruno Poupon.

Pour la FFB 29, si rien ne bouge, ce sont plus d’un millier d’emplois qui seraient concernés par ces baisses d’activité sur le logement neuf et l’entretien-amélioration. "La profession attend beaucoup du nouveau gouvernement en matière de politique du logement. Et l’atterrissage de l’inflation prévu en 2024 devra impérativement conduire à infléchir les taux d’intérêt bancaires pour resolvabiliser une grande partie de la population et redonner du pouvoir d’achat à nos concitoyens", conclut Bruno Poupon, en soulignant que le secteur du bâtiment se tient prêt pour faire face à la demande.

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