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L’énergéticien montpelliérain Valeco mobilise 230 millions d’euros pour ses nouveaux projets
Montpellier # Production et distribution d'énergie # Investissement industriel

L’énergéticien montpelliérain Valeco mobilise 230 millions d’euros pour ses nouveaux projets

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Le groupe allemand EnBW investit massivement dans sa filiale Valeco pour développer ses futurs projets d’énergies renouvelables. La société montpelliéraine va aussi renforcer les compétences techniques de son réseau d’agences, en expansion partout en France.

Un parc éolien développé par Valeco aux Fenouillèdes, dans les Pyrénées-Orientales — Photo : Valeco

Annoncé lors du récent sommet "Choose France", l’un des plus gros investissements étrangers dans les énergies vertes est porté par le groupe allemand EnBW. D’un montant de 230 millions d’euros étalés d’ici 2026, il appuiera le développement de nouveaux projets au sein de sa filiale montpelliéraine Valeco (300 salariés, 70 M€ de CA 2022).

Une salve de parcs éoliens

Cet investissement porte sur la réalisation de neuf projets, répartis dans les Ardennes, le Tarn, le Centre, la Mayenne, la Bretagne, la Haute-Marne, ainsi que les Hauts-de-France pour trois d’entre eux. Dans les trois quarts des cas, il s’agira de parcs d’éoliennes (entre trois et huit machines), déployant une puissance moyenne de 10 à 25 MW.

"Cette annonce prouve que Valeco continue d’avancer sur les gains engrangés depuis dix ans. Car l’éolien est un marché inertiel, où les projets mettent dix ans à sortir de terre. Nous prévoyons de réaliser de 100 à 150 MW en France, avec un plan de mise en service assuré jusqu’en 2030. Mais dans un contexte où l’éolien sert de cible politique depuis l’élection présidentielle de 2022, il devient plus difficile de rencontrer les élus", analyse le directeur opérationnel, Sébastien Appy.

L’envol de l’agrivoltaïque

À ce jour, Valeco gère une puissance installée de près de 900 MW, toutes énergies confondues. À l’image du marché national, les projets de centrales photovoltaïques se développent le plus fortement dans son portefeuille : sur les 3 GW qu’elle prévoit de mettre en exploitation d’ici 2032, les deux tiers fonctionneront au solaire. Depuis un décret sorti en avril 2024, un type d’infrastructures connaît vrai pic de croissance : les centrales agrivoltaïques, qu’elle installe dans les exploitations agricoles et viticoles.

"Cela représente 80 % des projets que nous développons actuellement. Le décret facilite les choses, mais c’est un virage que nous avons pris dès 2015. C’est une technique à part, très différente du solaire que nous installons en résidentiel ou en toiture. Nous recrutons nos propres agronomes, de sorte à bien comprendre les agriculteurs sur les parcelles. Nous développons encore des démonstrateurs, pour observer le comportement des animaux sous les modules, l’évolution des ressources fourragères, et nous nous adaptons en conséquence", illustre Sébastien Appy.

Un projet à fort potentiel d’ici 2027

À noter que, sur ce segment de l’agrivoltaïque, l’investissement porté par Valeco pourrait connaître un bond encore plus significatif. D’ici 2027, l’énergéticien prévoit de réaliser en Haute-Vienne un projet d’ampleur, d’une puissance de 135 MW, qui nécessitera à lui seul une enveloppe de 150 millions d’euros. Valeco a déjà obtenu toutes les autorisations, et dans l’attente de la validation définitive, il s’attaque au volet technique.

"C’est un projet cumulant de nouveaux sujets pour nous. D’une part, l’édifice sera raccordé au réseau de transport au lieu du réseau habituel de distribution. Nous devons nous-mêmes tirer les câbles et installer un transformateur sous la ligne de réseau, ce que nous ne faisons jamais. Nous devrons aussi y installer une unité de stockage de 25 MW, qui complique encore les choses", souligne Sébastien Appy.

L’enrichissement des expertises

Pour intégrer ces besoins croissants en technicité, Valeco fait notamment évoluer son réseau d’agences. Son réseau compte 11 implantations, en cours d’extension, notamment dans le Grand Est. Si l’entreprise compte porter ses effectifs de 300 à 350 salariés en 2024, c’est surtout pour enrichir le panel de talents disponibles dans ces agences.

"Notre antenne d’Amiens, créée en 2010, compte aujourd’hui 30 collaborateurs, experts sur tous les métiers de développeurs, constructeurs ou exploitants. Nous allons dupliquer ce modèle au reste du réseau. Bien que nous soyons inquiets de la capacité de la France à fournir ces techniciens partout en local, dans une logique de proximité. Au sein de la filière française des ENR, nous réfléchissons à de nouveaux moyens de gérer la formation, comme le fait la filière nucléaire actuellement", se projette Sébastien Appy.

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