Le 2 avril, l’entreprise avignonnaise Kizeo, éditrice de logiciels applicatifs en mode SaaS, a ouvert ses portes à 16 élèves du lycée professionnel Les Alpilles, à Miramas, dans les Bouches-du-Rhône. "Acteur régional engagé, nous voulons contribuer activement à faire rayonner le monde de l’entreprise auprès des plus jeunes", explique sa directrice générale Estelle Genovardo. L’initiative répond aussi à une volonté de "valoriser l’apprentissage des langues étrangères." Et quoi de mieux pour cela que de montrer aux jeunes une entreprise au sein de laquelle se côtoient 44 salariés, de 12 nationalités natives différentes.
La diversité culturelle, un atout à l’international
Cette diversité constitue aujourd’hui la force de Kizeo, dont le cœur de métier est d’imaginer des solutions mobiles utilisables depuis un smartphone ou une tablette, pour faciliter par exemple la remontée d’informations du terrain. Cette diversité a ouvert la voie de l’international à la PME, qui depuis a formalisé ses ambitions en la matière.
Les services de Kizeo, dont son produit star, Kizeo Forms, sont proposés dans 60 pays à travers le monde. Ils ont conquis 3 500 clients, des grands comptes aux PME et plus de 100 000 utilisateurs. Si l’entreprise compte des clients jusqu’en Amérique Latine, c’est grâce à ses salariés, dont 24 % sont de nationalités différentes.
"Quoi de mieux que de se confronter à d’autres cultures pour ouvrir le champ des possibles ?", interroge Estelle Genovardo.
La solution a ainsi été traduite dans différentes langues. Puis, des marchés ont été identifiés, en Amérique Latine, en Espagne, en Allemagne, dans des pays anglophones. "Et, aujourd’hui, nous avons défini une stratégie, qui doit nous permettre de diversifier nos revenus. Nous avons au siège des natifs de différents pays, avec lesquels nous avançons étape par étape. Puis, en fonction des opportunités et de la réponse des marchés, nous pourrons créer d’autres filiales", précise Estelle Genovardo.
Kizeo compte déjà une entité 100 % indépendante au Chili, qui a été ouverte par une salariée franco-chilienne, d’abord embauchée à Avignon. La PME a aussi créé des unités commerciales pour adresser les pays germanophones, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, puis la France et tous les autres pays. Le chiffre d’affaires a flirté avec les 8 millions d’euros en 2023. "D’ici 2030, Kizeo grandira de manière significative à l’international", ajoute Estelle Genovardo.
Une politique salariale attractive
La dirigeante sait que pour y parvenir, Kizeo devra étoffer son catalogue de produits, dont certaines nouveautés sortiront des cartons dès cette année. "La première, Tube, doit permettre l’interopérabilité de Kizeo Forms, puis Volt traitera l’horodatage et la signature électronique."
Estelle Genovardo sait aussi qu’elle devra continuer de recruter. Ils sont loin les débuts, lorsque l’entreprise, fondée par Philippe Gellet, comptait deux salariés, pour un peu plus de 70 000 euros de chiffre d’affaires. C’était en 2012. Depuis, elle a grandi : 13 salariés en 2017, 29 en 2019, 38 en 2021, 44 en 2023.
Pour recruter sereinement, Kizeo a très tôt embauché des "profils non conventionnels", puis a investi dans une politique RH ambitieuse. "En 2023, 95 % des effectifs ont suivi des formations financées à 100 % par l’entreprise. Des entretiens hebdomadaires, mensuels et annuels sont organisés. Chaque salarié peut évoluer, pour que chacun puisse y trouver son compte", détaille la directrice. Le parcours de chaque collaborateur chez Kizeo est aussi suivi de près à travers un "bilan social individuel". L’outil permet de retracer l’histoire de chacun au sein de l’entreprise, mais aussi de comparer où chacun se situe sur le marché du travail.
