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Le vaccin contre le chikungunya de Valneva devient le premier approuvé aux États-Unis
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Le vaccin contre le chikungunya de Valneva devient le premier approuvé aux États-Unis

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La biotech nantaise Valneva vient d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché de son vaccin contre le chikungunya aux États-Unis. Premier au monde dans cette indication, ce produit vient renforcer le positionnement de la biotech sur le marché de la santé des voyageurs. Il permet également à la biotech de tourner définitivement la page de son vaccin contre le Covid-19.

Les laboratoires Valneva vont commercialiser le premier vaccin contre le chikungunya aux États-Unis — Photo : David Pouilloux

C’est le premier au monde. Le vaccin contre le chikungunya de la biotech nantaise Valneva devient le premier au monde à obtenir le feu vert de l’agence américaine FDA, soit à être autorisé à la commercialisation aux États-Unis. Suite à cette annonce, la biotech nantaise voit son cours de Bourse gagner environ 10 %, et sa capitalisation dépasser les 950 millions d’euros. Valneva prévoit de démarrer la commercialisation de son vaccin, nommé Ixchiq, au début de l’année prochaine. Il s’agit du troisième vaccin que Valneva développe jusqu’à sa mise sur le marché, après celui contre l’encéphalite japonaise et le choléra, qui adressent le marché de la santé du voyageur.

Des résultats sur le long terme attendus

Valneva a annoncé les résultats finaux de la dernière phase clinique (phase 3) en mars 2022, montrant un taux de réponse immunitaire de 99 % après un mois. Six mois après la vaccination, la réponse induite par Ixchiq s’est maintenue à 96 %. "Valneva continuera à évaluer la persistance des anticorps pendant au moins cinq ans", précise l’entreprise dans un communiqué. Le vaccin est pour l’instant réservé aux personnes âgées de 18 ans et plus. Mais une étude clinique chez les adolescents âgés de 12 à 17 ans est en cours au Brésil, dans le cadre d’un contrat signé avec le centre de recherches brésilien Butantan. "Nous collaborons avec la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’Institut Butantan, pour permettre de mettre ce produit à la disposition des pays à revenus faibles et intermédiaires", précise Thomas Lingelbach, président de Valneva. "Le changement climatique intensifie la menace que représente cette maladie débilitante, ce qui signifie que des vaccins sûrs et efficaces sont plus que jamais nécessaires", appuie de son côté Dr Richard Hatchett, directeur général de la CEPI dans un communiqué. Concernant l’Europe, Valneva vient de soumettre son produit auprès des autorités régulatrices le mois dernier.

Ouvrir un nouveau chapitre après le Covid-19

Après les vaccins contre l’encéphalite japonaise et le choléra, ce nouveau venu dans la gamme commerciale de Valneva s’intègre parfaitement au domaine de la santé du voyageur. Bénéficiant de la reprise du marché des voyages et de l’augmentation des prix, la société nantaise Valneva a déjà augmenté de plus de 40 % ses ventes de vaccin en 2023. Celles-ci s’élèvent à 106 millions d’euros sur les neuf premiers mois. Pour autant, tous les indicateurs ne sont pas au vert. Le chiffre d’affaires total de Valneva a été divisé par deux, et s’élève sur les neuf premiers mois 2023 à 112 millions d’euros, contre 250 millions en 2022. Il faut dire que l’année précédente a été la source de revenus non récurrents liés au programme Covid-19. Si Valneva a bel et bien obtenu l’autorisation de mise sur le marché pour son vaccin contre le Covid-19, celle-ci est intervenue mi-2022 et il s’agissait alors du sixième vaccin autorisé. Un délai trop tardif sur un marché aujourd’hui en forte chute. Ainsi, sur les neuf premiers mois de 2023, les ventes de ce vaccin ont atteint moins de six millions d’euros. Afin d’économiser les coûts supplémentaires liés à ce produit, y compris les frais de licence, Valneva a récemment demandé le retrait de son produit. Un retrait accepté par l’EMA qui prendra effet le 1er décembre prochain.

L’entreprise compte aujourd’hui sur son produit contre le chikungunya pour se relancer, et où, cette fois-ci, elle a été plus rapide que la concurrence. Et si, médiatiquement, le chikungunya n’est pas aussi vendeur que le Covid-19, le marché mondial des vaccins dans cette indication est tout de même estimé à plus de 500 millions de dollars par an d’ici 2032.

Un vaccin contre la maladie de Lyme en embuscade

La biotech, qui possède déjà des infrastructures commerciales outre-Atlantique, s’est renforcée en prévision du lancement de ce nouveau produit. Ces revenus commerciaux serviront notamment à poursuivre les programmes cliniques. Parmi ces derniers, Valneva a lancé cet été une nouvelle étude de phase 3, en collaboration avec Pfizer, pour leur candidat vaccin contre la maladie de Lyme. Suite au démarrage de cette étude, Pfizer va verser à Valneva un paiement d’étape de 25 millions de dollars. Surtout, il s’agit du seul programme vaccinal en cours d’essais cliniques contre la maladie de Lyme. Là encore, Valneva pourrait donc arriver sur le marché en pole position.

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