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Le TGV M et le tramway de Tel-Aviv, moteurs de l’usine d’Alstom à Aytré
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Le TGV M et le tramway de Tel-Aviv, moteurs de l’usine d’Alstom à Aytré

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L’industriel français, spécialiste du ferroviaire, a dévoilé la toute première rame du TGV M, le nouveau modèle de train à grande vitesse commandé par la SNCF à Alstom. Un projet impliquant dix des seize usines françaises d’Alstom et piloté depuis son usine près de la Rochelle.

L’usine d’Aytré, près de la Rochelle, pilote depuis 2018 le projet TGV M, les futurs trains à grande vitesse qui circuleront sur les lignes ferroviaires françaises en 2024 — Photo : OLIVIER SCHINDLER

Il y a quelques semaines, l’usine d’Alstom à Aytré (Charente-Maritime) connaissait une agitation inhabituelle. Les équipes dirigeantes de la SNCF et d’Alstom dévoilaient le TGV M, le nouveau modèle de train à grande vitesse, après une opération dite de "mise en rame" (réunion des motrices et des voitures passagers). Il circulera sur le réseau national dans le courant de l’année 2024.

La commande de 100 rames de ce TGV du futur avait été formalisée en juillet 2018, 15 rames supplémentaires ont été commandées par l’opérateur ferroviaire tricolore en juillet dernier. "Le projet TGV M (du nom commercial utilisé par la SNCF) assure une charge industrielle pour l’usine d’Aytré jusque 2032-2033", commente Bertrand Constensoux, directeur du site charentais maritime.

40 millions d’euros investis sur 3 ans

Si dix des seize sites français d’Alstom (12000 salariés, 15,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2021) participent à la conception du nouveau train - Belfort pour les motrices, Villeurbanne pour le système informatique de contrôle-commande, ou encore Ornans pour les moteurs - c’est bien depuis Aytré que le projet est piloté depuis 2018, nécessitant notamment de renforcer l’équipe d’ingénierie sur place. L’usine est en charge des voitures (études, industrialisation, achats, fabrication et essais des voitures passagers), du soutien logistique et du support services.

L’industriel tricolore a d’ailleurs investi près de 40 millions d’euros sur trois ans pour adapter l’outil de production de l’usine d’Aytré. "Cela a permis l’aboutissement de toute la réflexion que nous avions autour du lean manufacturing depuis plusieurs années", se réjouit Bertrand Constensoux. Outre les gains de place, ces investissements ont permis un gain de 30 % sur les temps théoriques d’exécution des tâches par rapport à ce qu’ils étaient sur l’ancien TGV. Il faut dire que le site a produit 122 rames de la dernière génération de TGV, la dernière rame est sortie des lignes d’Aytré en février 2022.

98 rames de tramway en Israël

Un autre projet important devrait occuper les 1 100 salariés de l’usine : juste avant l’été, Alstom a remporté un contrat pour la fourniture de 98 rames du tramway de Tel-Aviv. Il s’agit d’un contrat clé en main, toutes seront conçues et assemblées à Aytré, le troisième site le plus important du groupe après Crespin et Valenciennes. "C’est un gros contrat, habituellement on est plutôt sur des commandes de 20 ou 30 rames", souligne Bertrand Constensoux. L’usine sera en mesure de produire 12 rames de TGV et 110 tramways par an lorsqu’elle atteindra sa vitesse de croisière. Alstom envisage d’ailleurs d’augmenter sa capacité industrielle sur le tramway pour faire face à des perspectives commerciales encourageantes.

Par ailleurs, le groupe va procéder à divers aménagements sur ce site de 25 hectares, pour améliorer sa performance énergétique et réduire son empreinte environnementale. Un plateau d’ingénierie répondant aux dernières normes environnementales devrait par exemple voir le jour. Et une campagne de "désimperméabilisation" des sols a été lancée avec l'ONG Bleu Versant, dans une démarche participative avec les salariés, pour se réapproprier certaines zones du site en retirant le bitume et en replantant de la végétation.

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