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Le sellier Antarès s’implante en Allemagne
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Le sellier Antarès s’implante en Allemagne

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Le fabricant de Charente-Maritime Antarès poursuit sa politique de vente à l’export. Il y commercialise déjà 70 % de ses produits. Cette année, il lance une filiale en Allemagne et ambitionne de gagner des parts de marché aux États-Unis. Sa porte d’entrée : la réputation du savoir-faire français.

Xavier Lenrouilly, cofondateur et président du groupe Antarès, basé près de Saintes en Charente-Maritime — Photo : Anne-Lise Durif

Implanté aux Gonds (Charente-Maritime) depuis sa création il y a 25 ans, Antarès est un sellier d’exception reconnu de nombreux cavaliers de compétition et qui exporte son savoir-faire artisanal dans le monde entier. Il y commercialise même 70 % de ses produits dont 35 % aux États-Unis.

Gagner des parts de marché aux États-Unis

"Là-bas, beaucoup de gens montent à cheval. Or, notre clientèle est composée à 90 % de cavaliers amateurs et majoritairement de femmes", explique Xavier Lenrouilly, président et cofondateur. Antarès a ciblé le marché américain dès sa création, grâce à l’un de ses cofondateurs implanté sur place. "Mais notre part de marché y reste faible par rapport à la concurrence donc notre objectif dans les prochaines années est de nous étendre", poursuit le dirigeant.

L’entreprise prévoit d’augmenter progressivement sa production pour passer de 4 200 à 6 000 selles par an d’ici deux à trois ans pour répondre à la demande étrangère. Le chiffre d’affaires pourrait alors bondir de 22 millions (2023) à 27 millions d’ici quatre ans.

Développer une filiale en Allemagne

Quatre selliers viennent d’être embauchés à Saintes et un commercial en Allemagne. Antarès y lance une filiale. "Nous cherchons un local qui fera office de vitrine, de lieu de stockage et d’atelier de service après-vente, pour réparer et adapter les selles à l’évolution du couple cavalier-cheval", explique le patron. D’ici trois ans, cette antenne devrait faire travailler cinq à sept personnes, montant à 200 le nombre de salariés du groupe.

Chaque selle Antarès est une pièce unique et sur-mesure grâce aux 120 000 combinaisons possibles à l’assemblage des 75 morceaux composant une selle — Photo : Anne-Lise Durif

Pas question d’ouvrir le capital à des fonds privés

Pour financer cette évolution, Antarès compte sur ses fonds propres, la BPI et une aide de la Région. Xavier Lenrouilly est confiant. "Nous sommes facilement soutenus parce que nous générons de l’emploi et nous trouvons de la main-d’œuvre car nous formons et proposons de nombreux avantages à nos salariés."

Il refuse catégoriquement l’entrée de fonds privés au capital. "Nous sommes régulièrement sollicités par des investisseurs. Cela me rendrait plus riche d’y céder mais pour moi cela n’aurait pas de sens de perdre ce côté familial et indépendant. Nous soignons nos salariés parce que ce sont eux qui font la richesse de l’entreprise. Je ne peux pas les vendre."

Made in France et sur-mesure

Antarès tient aussi à défendre son ADN local. "Faire du Made in France et du sur-mesure", tel était le leitmotiv de ses cinq fondateurs il y a vingt-cinq ans. "Il l’est toujours. Tant qu’il est possible de fabriquer et sourcer nos matières en France nous le faisons", précise Xavier Lenrouilly. Ses cuirs viennent d’Espelette, Rodez, Bellac… et "10 % d’Espagne, à côté de Barcelone". Les 75 pièces composant une selle sont toutes assemblées à la main par 45 selliers au siège de l’entreprise.

Les 4 200 selles annuelles sont confectionnées par les mains expertes des 45 selliers et sellières de la maison — Photo : Anne-Lise Durif

Seule la petite maroquinerie produite par la maison, lancée en 2023, est confectionnée en Tunisie pour réutiliser les 6 000 m2 de chutes générés par la production. "Pour moi, l’écologie, c’est avant tout du bon sens. Cela commence par ne pas gaspiller. Ne pas gâcher des matériaux, c’est une rentabilité", raisonne le patron. Même si la structure plastique des casques voyage depuis le Maroc, le rembourrage et l’habillage en cuir sont issus de Charente-Maritime. Antarès est d’ailleurs labellisé Entreprise du patrimoine vivant (EPV) depuis ses débuts.

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