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Au Mans, la gestion de la salle Antarès est à revoir, selon la Cour des comptes régionale
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Au Mans, la gestion de la salle Antarès est à revoir, selon la Cour des comptes régionale

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L’institution régionale estime que la délégation de service public a coûté cher en subventions publiques, entre 2017 et 2022. Outre les 337 000 euros annuels, les millions injectés dans de récents travaux auraient dû être intégrés dans une réelle stratégie d’exploitation de l’équipement, dit la Cour des comptes.

La Chambre régionale de la Cour des comptes juge la délégation de service public de la salle du Mans peu pertinente — Photo : Cdc Antares

Construite au Mans en 1995, la salle Antarès doit revoir son modèle économique. Plus précisément la SNC Antarès qui détient le contrat de délégation de service public pour l’exploitation de l’équipement depuis 2012. La SNC fait partie du groupe Fimalac Entertainment Holding, du groupe Marc Ladreit de Lacharrière.

La Chambre régionale de la Cour des comptes, qui s’est intéressée à la période 2017 à 2022, met en exergue trois points : la sous-exploitation au regard des capacités d’accueil de la salle ; les conditions d’aides annuelles de la Ville du Mans ; la stratégie d’exploitation lors du renouvellement du contrat de la SNC en 2018, pour une durée de dix ans.

Une capacité de 8 000 places mais 3 000 atteintes en moyenne

Ainsi, la fréquentation lors d’événements sportifs, notamment les matches de basket (le MSB, en pro A), répond aux exigences de rentabilité selon la Cour des comptes. Ce n’est pas le cas de la culture : malgré une capacité de 8 000 places en configuration spectacles, elle enregistre 3 000 spectateurs en moyenne. La faute à un manque de diversité de l’offre qui ne répond pas aux nouvelles tendances du public. Doublé d’une concurrence accrue de salles de capacité similaire dans les villes voisines et en région parisienne, pointe l’institution comptable.

Une hausse des compensations de la Ville de 275 %

En conséquence, la Ville du Mans (jusqu’en 2022, désormais la Métropole) octroie des compensations de l’ordre de 337 800 euros par an. Soit une augmentation de 275 % sur la période étudiée. Pourtant, souligne la Cour des comptes, aucun fléchage et aucune justification précise ne sont inscrits au contrat. L’institution préconise d’intégrer ces éléments par un avenant. D’autant que le contrat renouvelé en 2018 ne tient pas compte des travaux d’envergure réalisés : 5,7 millions d’euros alors que la valeur de l’équipement est de l’ordre de 26 millions d’euros.

La Ville et l’exploitant arguent que les nouveaux gradins et la réfection du grand hall étaient nécessaires pour des équipements en fin de vie. En retour, la Cour des comptes estime qu’un tel projet aurait dû être intégré lors du renouvellement de la délégation de service public.

Malgré l’impact non négligeable de la crise sanitaire sur les exercices 2020 et 2021, la Cour des comptes reconnait que le bilan comptable "modeste" est "sans aucune dette". Et souligne que "la rentabilité financière est exceptionnelle" pour la société d'exploitation.

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