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Le Sabot Français veut détrôner le fer à cheval
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Le Sabot Français veut détrôner le fer à cheval

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Dirigeant d’un bureau d’études rhodanien spécialisé dans le plastique, Nicolas Mandou a lancé en 2023 une nouvelle société, Le Sabot Français, qui produit des semelles plastiques pour les chevaux. Une solution plus durable et plus confortable que les traditionnels fers en acier, pour les équidés.

Le Sabot Français produit des semelles pour chevaux en plastique — Photo : Techoseal

Le créateur

En rencontrant Nicolas Mandou, on pensait trouver un cavalier invétéré. Pas du tout. " Je ne monte pas à cheval", glisse-t-il, amusé. Plutôt cocasse, venant de celui qui a lancé, début 2023, Le Sabot Français, une jeune entreprise qui ambitionne de détrôner les séculaires fers à cheval en acier, pour les remplacer par des semelles en plastique. S’il n’est pas issu du monde équin, Nicolas Mandou connaît en revanche bien le plastique. Il vient de prendre la suite de son père à la tête de l’entreprise familiale, Techoseal (3 salariés ; près d’1 M€ de CA), un bureau d’études et de conception de produits plastiques. "Historiquement, nous étions positionnés sur les segments de l’hydroélectricité et du naval, explique-t-il. Il y a bientôt quatre ans, nous avons lancé un département spécialisé dans le polyuréthane, un matériau particulièrement résistant à l’usure et à l’abrasion."

C’est en passant devant un centre équestre en rentrant chez lui, il y a deux ans, que l’idée du Sabot Français naît dans son esprit. "Dans la filière de la chaussure, les innovations ont été nombreuses. Elles ont permis d’améliorer le confort, de mieux préserver le pied, etc. Mais pour les chevaux, rien. On utilise depuis des siècles les mêmes fers en acier." Pourquoi pas plutôt du polyuréthane ?

Le concept

Après deux ans d’études de marché et de développement, Nicolas Mandou en est convaincu, les semelles plastiques constituent l’avenir. Leurs avantages sont multiples. Pour les équidés, elles sont synonymes de confort accru et d'une meilleure santé des sabots. "Les fers acier sont très rigides et provoquent d’importantes résonances dans le pied du cheval. Sur le long terme, les conséquences peuvent être désastreuses." Les semelles en plastique ont également une durabilité plus grande.

En réalité, le produit existe depuis une quarantaine d’années mais il n’a jamais conquis le secteur en France. En raison d’un prix trop élevé et d’un produit peu adaptable, ciblant les propriétaires de cheval désireux de ferrer eux-mêmes leur monture, plutôt que les maréchaux-ferrants, selon le fondateur de la jeune pousse. Le Sabot Français arrive sur le marché avec deux autres arguments : celui du Made en France et de la fabrication à partir de granulés européens et recyclés. "Nous allons également mettre en place un programme de récupération de semelles usagées", indique Nicolas Mandou.

Les perspectives

Les premières semelles ont été commercialisées en juillet dernier. "Au bout de deux semaines, nous étions en rupture de stock", affirme le fondateur, qui concède avoir sous-évalué la demande initiale. Fin 2023, la société, qui cherche à lever des fonds, devrait avoir enregistré un chiffre d’affaires de 70 000 euros. "Mais nous devrions très rapidement atteindre 300 000 à 400 000 euros."

En parallèle, le Sabot Français élargit sa gamme de produits dédiés au pied du cheval. Une semelle pour poulains est en train de voir le jour. Par ailleurs, Nicolas Mandou s’apprête à lancer une nouvelle société, commercialisant, cette fois, des semelles en polyuréthane pour bovins. "Ces animaux sont de plus en plus exposés aux bactéries dans les sols et le marché des sabotines, traditionnellement en bois, est en croissance depuis quelques années." Les premiers produits devraient voir le jour dès 2024.

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