Le réseau Biocoop Les 7 Épis se tourne vers l’avenir. Basée à Lorient, l'enseigne fondée il y a 37 ans, a abandonné sa structure de coopérative de consommateurs pour endosser celle de Société Coopérative d’Intérêt Commun (Scic). Ainsi, depuis novembre 2022, les consommateurs ne sont plus seuls aux manettes du réseau de distribution bio. Ils partagent désormais la gouvernance avec les salariés, les producteurs, les fournisseurs et les partenaires clé de l’entreprise. La présidence du conseil de surveillance revient néanmoins à un consommateur. Seule une dizaine de Biocoop ont fait le choix de ce statut en France. "La Scic va nous permettre de structurer et de pérenniser notre filière bio locale en intégrant tous les acteurs du secteur", explique Mikaël Coroller, directeur général des 7 Épis.
Grâce à la gouvernance partagée, il est possible de mettre en place de nouveaux projets. "La Scic renforce les outils pour faciliter le basculement vers un autre modèle de société", espère le dirigeant qui mentionne notamment le paiement d’une partie des salaires en monnaie locale pour les salariés qui le souhaitent, grâce au statut de sociétaire du Segal, la monnaie lorientaise. Environ 40 clients, 20 salariés (sur 110) et trois producteurs sont déjà devenus sociétaires, outre plusieurs partenaires (Segal et Optimism, l'association locale spécialisée dans l'insertion, etc.).
Adapter l'offre
Le changement de structure, dont l’idée a germé il y a dix ans, n’est pas lié à la crise de la bio. Les 7 Épis, qui ont subi une baisse de 3 % de leur chiffre d’affaires en 2021 puis en 2022, à 22,8 millions d’euros, pour un résultat net d’environ 40 000 euros, ont traversé la crise "grâce à de petits projets, comme l’ouverture d’une moyenne surface à Pont-Scorff (110 m²) ou d’un rayon boucherie à Riantec, explique le dirigeant. Nous misons sur des points de vente plus petits et proches des lieux de consommation plutôt que sur des surfaces plus grandes", ajoute-t-il. Un magasin de taille moyenne va ainsi ouvrir ses portes à Larmor-Plage en août. Il bénéficiera peut-être de la reprise qui poind : "les ventes ont cessé de baisser en août 2022. En 2023, on note un frémissement : les volumes repartent à la hausse", observe-t-il.
