Jean-Louis Plot a rencontré René Rampal, arrière-petit-fils du fondateur de la savonnerie Rampal Latour, à Salon-de-Provence, en 2004. Depuis son arrivée à la direction générale, l’homme a fait prendre à la savonnerie labellisée entreprise du patrimoine vivant un tournant important. En quinze ans, la société est ainsi passée de 5 à 50 à salariés, a décroché une certification biologique, s’est construite une identité de marque et a inauguré, en 2016, une nouvelle usine de 2 500 m². Des évolutions qui lui permettent aujourd’hui de réaliser 8,2 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Libérer les énergies, source d’innovations
"Nous sommes très attachés au sens que nous voulons donner à nos actions", souligne le dirigeant de Rampal Latour, qui envisage d’ailleurs son rôle d’entrepreneur comme un engagement citoyen, au service du dynamisme économique d’un territoire et d’un "mieux-être" au travail, faisant la part belle à la formation et l’initiative de ses salariés.
"Deux mots-clés m’animent au quotidien : la collégialité et la subsidiarité qui permettent aux personnes du terrain de trouver leurs propres solutions. Nous fonctionnons sur le modèle de petites équipes autogérées en donnant à chacun la chance de grandir au sein de l’entreprise, détaille Jean-Louis Plot, qui préfère parler de libération des énergies, plutôt que d’entreprise libérée. Notre organisation est très peu pyramidale, laissant place à l’innovation par tous, qu’elle soit dans les produits, dans les process ou dans la gouvernance."
Cette liberté a donné lieu à de nombreuses innovations protégées par deux brevets. Elles font la fierté de l’entrepreneur car elles ont permis d’apporter "une réponse concrète à deux engagements qui nous tenaient particulièrement à cœur tout en respectant les fondamentaux de la tradition : baisser notre empreinte environnementale en utilisant quatre fois moins d’eau et sept fois moins d’énergie dans le process de production, et améliorer les bienfaits dermatologiques du savon de Marseille en perçant le secret de la préservation de la glycérine naturellement constituée lors de la fabrication." Les prochaines innovations permettront de repenser les packagings et de lancer des produits d’hygiène solides, afin de réduire encore davantage l’empreinte environnementale de Rampal Latour.
Une entreprise citoyenne
La savonnerie, dont les produits sont distribués par 1 000 revendeurs, cinq magasins en propre, une boutique en ligne et des partenaires présents dans une vingtaine de pays sur trois continents, est aussi partageuse. Des salariés ont ainsi créé, en interne, un groupe "Don et Partage" pour tisser des liens localement. "Notre première initiative est de créer des emplois (24 depuis 2013), mais nous avons aussi à cœur de donner à des associations, comme la Banque Alimentaire ou les Restos du Cœur, à des soignants ou à la Fondation de l’OM, à laquelle nous avons offert 5 000 savons de Marseille aux couleurs du club de foot phocéen pour lutter contre l’épidémie de Covid-19."
