Le local sera disponible début avril à Carquefou, s’ensuivront deux mois de travaux. BioMère, producteur d’une boisson pétillante issue de la fermentation naturelle de thé (le kombucha) sous les marques Atika et Jubiles (treize collaborateurs), quitte son siège parisien et son site de production du Val-de-Marne pour poser ses bouteilles dans l’agglomération nantaise.
"Depuis un an, notre local actuel est devenu trop petit, expose Antoine Martin, cofondateur de la jeune entreprise en juillet 2017 avec son associé François Verdier. Nous avons effectué des recherches en région parisienne, mais les loyers sont trop élevés". À Carquefou, "nous avons trouvé un local au rapport qualité-surface-prix beaucoup plus intéressant."
Des investissements et une production en progression
D’autres facteurs que le coût du loyer ont guidé le choix de BioMère. "L’Ouest est un territoire où le secteur agroalimentaire est dynamique", remarque Antoine Martin, et la jeune pousse a vocation à s’insérer dans cet élan.
Par ailleurs, "la thématique de l’écoresponsabilité y est très présente, renfermant des valeurs que nous portons", BioMère s’inscrivant comme entreprise et de l’Économie sociale et solidaire (ESS).
Enfin, "le cadre de vie personnel et professionnel sera plus agréable qu’à Paris. La métropole nantaise est un bon compromis pour les jeunes qui vont vivre dans une ville qui bouge, et pour ceux qui préfèrent la tranquillité avec une maison qui dispose d’un bout de jardin". L’équipe comprenant, dixit son fondateur originaire du Pays basque, peu de Parisiens, "nous avons pris la décision tous ensemble de quitter Paris et elle n’a engendré aucune difficulté."
BioMère investit à Carquefou 700 000 euros en matériel, s’équipant d’une nouvelle ligne d’embouteillage et de nouvelles cuves de fermentation. Des partenaires bancaires une levée de fonds en cours et une subvention de la Région Pays de la Loire offrent les moyens de ses ambitions à la start-up. Laquelle a la volonté de passer de 20 000 litres de kombucha produits par mois à 40 000 cette année et 90 000 d’ici trois ans. "Il faut être en mesure de répondre à la demande grandissante en kombucha, que ce soit en réseau spécialisé bio, en restauration ou bien en grande distribution", résume Antoine Martin.
Doubler le chiffre d’affaires d’ici à 2023
Historiquement présent dans les réseaux d’enseignes bio, essentiellement sur la moitié nord de la France, BioMère voit les GMS ouvrir de plus en plus leurs rayons au kombucha alors que les ventes progressent dans les réseaux bios spécialisés. La boisson, riche en antioxydants, aurait pour vertus, entre autres, d’aider à la digestion ou d’éliminer les toxines.
Face notamment un gros concurrent portugais, "nous comptons bien faire valoir le fait que nous sommes une PME française et engagée, des atouts que le public et les distributeurs recherchent". L’accélération de la production conjuguée à la croissance de la demande incitent Antoine Martin à l’optimisme : après avoir atteint un chiffre d’affaires de 320 000 euros en 2020 puis de 615 000 en 2021, "nous projetons un chiffre d’affaires de l’ordre de 2 millions d’euros 2023." Alors qu’une petite dizaine de recrutements pourrait grossir les effectifs d’ici là (production, logistique, commercial…), la rentabilité est envisagée à l’issue de cette même année 2023.
