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Le port de Dunkerque signe une année en demi-teinte
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Le port de Dunkerque signe une année en demi-teinte

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Après une année 2022 de reprise modérée, le Port de Dunkerque aura à nouveau marqué le pas en 2023, avec notamment un trafic de containers en baisse. Malgré le fléchissement de l’activité, largement dû à la conjoncture globale, les grands projets structurants et les investissements suivent leur cours, et les perspectives sont solides.

Pour la première fois en 10 ans, la hausse continue du trafic de containers sur le port de Dunkerque a marqué une pause en 2023 — Photo : CC0 Creative Commons

Encore un petit coup de mou pour le Port de Dunkerque. Après des années 2020 et 2021 marquées par de violentes crises et perturbations, 2022 avait signé le retour d’une timide croissance. Las, les résultats 2023 apparaissent à nouveau en retrait, reflet d’une conjoncture compliquée sur l’année. Ainsi, l’activité globale du port s’établit à 44 millions de tonnes en 2023, en recul de 10 % par rapport à l’année précédente.

Le container en baisse

Le trafic de containers est notamment en baisse, après 10 ans de hausse continue. 670 000 containers équivalent 20 pieds (ou EVP) ont transité sur le port en 2023, soit 10 % de moins qu’en 2022. Les vracs liquides sont en retrait de 16 % à 11,7 millions de tonnes (MT), comme les vracs solides, en baisse de 12 % à 14,3 MT. Les volumes de minerais reculent de 25 % à 6,4 MT. Les trafics de charbon sont, eux, en baisse de 4 % à 2,8 MT. Les céréales pâtissent quant à elles d’un mauvais début de campagne céréalière (avec 1,7 million de tonnes, soit - 23 %), marqué par une forte concurrence forte, "mais 2024 démarre avec de belles perspectives vers la Chine", rassure Daniel Deschoodt, le DGA du Port.

Enfin l’activité gaz GNL, qui a connu une très forte accélération en 2022, reste soutenue en 2023 malgré une baisse de 14 %, avec 8,3 millions de tonnes et 126 escales au terminal (contre 146 escales en 2022).

160 millions d’euros d’investissement en 2024

En dépit de ces baisses généralisées sur les volumes, le chiffre d’affaires du port, porté par les hausses des prix, s’affiche tout de même en hausse de 5,2 % à 107 millions d’euros. Il montre une saine répartition entre les différentes sources de revenus, entre droits de port (44 %), revenus domaniaux (45 %), et autres activités (11 %). "Les recettes sont en croissance et les finances sont saines", résume Maurice Georges, le président du Port, évoquant l’effort continu d’investissement sur le Port, prévu à 160 millions d’euros cette année.

Anticiper l’effet "Vallée de la batterie"

C’est que le port se prépare à un important pic d’activité dans les années qui viennent, avec le développement des nombreux projets industriels dans le Dunkerquois, dont beaucoup comptent sur les infrastructures portuaires. "Dans les années qui viennent, on estime que 400 000 EVP supplémentaires vont transiter à Dunkerque, dont 150 000 en lien direct avec la Batterie Valley, se projette Maurice Georges. C’est dans cette optique que nous cherchons à prolonger le bassin de l’Atlantique, en créant 1 000 mètres de quais supplémentaires. Les études se poursuivent, nous allons aller en 2024 à la recherche de financements, notamment européens, puisque 90 millions d’euros sont déjà sécurisés pour le projet dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. Nous saurons en fin d’année si le projet est viable."

Malgré le succès des zones "clés en mains" aménagées ces dernières années, qui ont vu arriver Clarebout ou SNF-Flocryl, et s’apprêtent à accueillir Verkor, Prologium, Orano & XTC ou encore Eramet, le port compte encore du foncier disponible. La friche SRD, de 80 ha sur le port, est ainsi peu à peu aménagée. Deux projets vont s’y installer, Reuze, le système de capture de Co2 d’Engie, et un terminal logistique dédié aux automobiles neuves. "Il reste encore de la place", fait savoir Maurice Georges.

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