Quand Simon Aillard et Adrien Caro reprennent la société de plomberie électricité Rihet, à Bourg-des-Comptes, en 2021, elle emploie 40 collaborateurs et réalise 5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Deux ans plus tard, elle atteint les 70 salariés et affiche une croissance de 35 % par an, avec un résultat net de 203 000 euros en 2022. Une grande satisfaction pour ces deux repreneurs, qui ont déjà su mettre leur patte dans l’évolution de Rihet.
Fondée en 1978 par Patrick Rihet, qui a démarré seul avec un plombier, puis vendue en 2009 une première fois avant d’être rachetée en 2021 par le duo actuel, elle a fait sa réputation auprès des particuliers. Mais désormais, ceux-ci ne représentent plus seulement qu’un tiers de son chiffre d’affaires. "Nous avons développé nos services vers le tertiaire, sur la partie travaux, qui pèse autant aujourd’hui", indique Simon Aillard. Le reste de l’activité provient de l’entretien-dépannage (10 %) et de marchés en logements collectifs (20 %). Une palette large de services, donc, pour cette PME qui souhaite grandir tout en gardant sa taille humaine, pour "avoir une organisation plus souple, estiment les dirigeants. Nous ne voulons pas à faire du volume pour faire du volume, c’est l’ADN de l’entreprise".
Rihet veut donc aussi rester très local. Ses camions sillonnent les communes de l’Ille-et-Vilaine dans un rayon de 40 km autour de Bourg-des-Comptes, pour assurer notamment 1 500 à 2 000 contrats d’entretien. Une quarantaine de techniciens répondent ainsi à tous types de travaux en électricité, plomberie, chauffage et climatisation. "Nous intervenons parfois jusqu’à Saint-Malo, Vitré et même Nantes, mais souhaitons rester concentrés sur une clientèle de proximité", affirment les dirigeants, pour qui la relation de longue durée avec le client prime avant tout. "Nous voulons l’accompagner tout au long de sa vie sur du conseil, pour relever les défis énergétiques d’aujourd’hui et de demain", souligne Simon Aillard.
Renforcer le conseil en performance énergétique
La stratégie de développement de Rihet repose d’ailleurs notamment sur un renforcement de cette partie conseil. "Nous aiguillons le client pour qu’il gagne en confort et fasse des économies, pas pour vendre à tout prix. Nous donnons notre avis sur la performance d’un logement : changer un radiateur, ou changer une menuiserie. Plus on va travailler sur des puissances faibles de chauffage, plus ce sera intéressant pour la planète et pour le portefeuille."
L’engagement pour la transition énergétique est chevillé au corps des deux dirigeants, qui travaillent aussi avec des partenaires de proximité (fournisseurs…) pour co-construire des solutions qui "vont dans le sens de l’écologie. Nous travaillons sur des sujets de performance globale et travaillons sur notre place dans l’écosystème". Les dirigeants ont par exemple optimisé les tournées des salariés. "L’impact carbone direct de nos mobilités est un vrai sujet de réflexion, sur nos futurs véhicules. Et nous essayons aussi d’améliorer notre impact indirect sur le long terme en travaillant avec nos fournisseurs sur les produits choisis."
Accélération vers le tertiaire
Cette appétence pour les sujets de l’énergie, les deux dirigeants la transposent également dans l’activité tertiaire qu’ils ont développée depuis deux ans. Tous les deux ont en effet des parcours marqués par le passage dans des entreprises d’électricité qui travaillent pour le secteur tertiaire, dont ils connaissent parfaitement les rouages. "Les chantiers techniques, importants, ou qui sortent de l’ordinaire, ne nous font pas peur, confirme Adrien Caro. Nous proposons désormais des solutions en macrolots en énergie, très techniques, avec réponse à des problématiques de confort. Pour le client, c’est confortable de se reposer sur un seul conducteur de travaux qui gère l’électricité, la plomberie et la ventilation." Et cela séduit, en effet.
Alors que Rihet réalisait des chantiers tertiaires à maximum 300 000 euros auparavant, l’entreprise a signé ces deux dernières années des chantiers plus importants. Parmi eux, un contrat à 1,5 million d’euros pour le bâtiment de 7 000 m² Cyberplace, qui s’achève à Rennes. En 2024, Rihet sera chargé du macrolot CVC-plomberie-électricité pour la restructuration de l’hôpital de Bain-de-Bretagne, pour un budget de 760 000 euros. Il livrera également un chantier de plomberie, chauffage et électricité de 100 logements pour Kermarrec à Saint-Jacques-de-la-Lande (1,2 M€ de CA). Pour répondre à ces gros chantiers, Rihet a renforcé son bureau d’études, qui est passé de 3 à 6 personnes très spécialisées. "Nous avons structuré l’entreprise, et renforcé les encadrements", poursuit Adrien Caro.
500 000 euros d’investissement
À plus long terme, si Rihet ne veut pas grossir pour grossir, l’entreprise veut surtout fidéliser ses collaborateurs, garants de sa pérennité et de son savoir-faire. Pour cela, les deux associés ont également réaménagé les locaux de la société. 500 000 euros ont été investis depuis leur reprise pour acheter des outils, des véhicules, remodeler les espaces. "Cela facilite les contacts entre équipes et la gestion des flux dans l’organisation. Nous prévoyons d’investir ainsi chaque année environ 250 000 euros", précise Simon Aillard. Parmi les ambitions à venir, la nouvelle équipe dirigeante, désormais structurée, réfléchit à se diversifier encore, pourquoi pas en se positionnant sur le marché des sites industriels.
