Le groupe breton Laïta investit 8 millions d’euros pour moderniser sa fromagerie d’Ancenis
# Agroalimentaire # Investissement industriel

Le groupe breton Laïta investit 8 millions d’euros pour moderniser sa fromagerie d’Ancenis

S'abonner

La fromagerie Laïta a investi huit millions d’euros sur les trois dernières années afin de moderniser son site d’Ancenis, en Loire-Atlantique. L’objectif est d’améliorer l’empreinte environnementale du site, mais aussi de gagner en ergonomie et de s’adapter aux nouvelles demandes du marché.

Antoine Rabier, directeur des usines Laïta du bassin 44, et Michaël Assor, responsable de l’activité pâte molle, développent l’activité notamment au travers des marques de distributeurs — Photo : Benjamin Robert

Un investissement de huit millions d’euros sur trois ans. De quoi mettre du beurre dans les rouages de la fromagerie Laïta d’Ancenis. Cette dernière, dirigée par trois actionnaires, dont la coopérative agroalimentaire finistérienne Even, majoritaire, ainsi que Terrena et Eureden, modernise son site. L’objectif est d’améliorer ses capacités, mais aussi de gagner en ergonomie via l’automatisation de ses lignes, et de s’adapter aux nouvelles demandes du marché.

Le groupe Laïta, dont le siège est dans le Finistère, dispose de sept sites industriels (en Loire-Atlantique, Finistère et Côtes-d’Armor) et réalise un chiffre d’affaires de 1,6 milliard d’euros. L’usine d’Ancenis, qui travaille avec 555 producteurs, produit 22 000 tonnes de fromage à pâte molle par an, ce qui représente environ 8 à 9 % du chiffre d’affaires de Laïta.

La fromagerie Laïta d’Ancenis produit 22 000 tonnes de fromages à pâte molle par an — Photo : Benjamin Robert

S’adapter aux attentes sociétales

Sur les huit millions d’euros investis, environ la moitié est destinée à améliorer les capacités du site. "Cette modernisation nous permet de nous adapter aux demandes du marché, notamment sur le conditionnement. Nous fabriquons plus de petits formats, entre 200 et 300 grammes", témoigne Antoine Rabier, directeur des usines Laïta du bassin 44. En période d’inflation, le directeur voit dans les fromages à pâte molle un choix refuge pour les particuliers, surtout avec ces petits formats. Le site s’est donc équipé de nouveaux moules l’année dernière, et une ligne supplémentaire a été rénovée pour la production de petit brie. "Nous restons avec le même volume, mais nous complexifions la chaîne avec ces petits volumes", analyse Michaël Assor, responsable de l’activité pâte molle.

Une baisse de 10 % des émissions de CO2

Une autre partie du financement est dédiée à l’ergonomie. "Nous avons investi dans des robots, qui libèrent les opérateurs de tâches pénibles et répétitives pour des missions plus intéressantes", estime Michaël Assor. Deux autres robots devraient bientôt venir compléter la collection de l’usine, qui en compte huit à l’heure actuelle.

Une partie des investissements permet d’automatiser certaines tâches pénibles — Photo : Benjamin Robert

Une autre partie du financement, environ 15 %, a été dédiée aux enjeux environnementaux. Laïta se tague ainsi d’avoir diminué de 10 % ses émissions de CO2 et réduit de 7 % sa consommation d’eau ces deux dernières années. "Nous révisons nos process afin de voir si des opérations ne peuvent pas durer moins longtemps, ou être effectuées moins souvent. Nous avons aussi rénové notre réseau d’eau glacé, qui nous sert à refroidir nos produits après la pasteurisation", ajoute Michaël Assor. Enfin, une dernière partie du financement sert à sécuriser le process, avec un investissement d’un million d’euros dans un manifold, soit un système de tuyauterie à plusieurs entrées avec des vannes automatisées.

Le manifold, système de vannes automatisées, a nécessité un investissement d’un million d’euros — Photo : Benjamin Robert

Dans le secteur des pâtes molles, la stratégie de Laïta est de se développer sur les marques de distributeurs. "60 % de nos volumes sont dédiés à l’export", ajoute Antoine Rabier. Une internationalisation qui n’est pas sans poser quelques contraintes, notamment du côté du packaging, où l’objectif est d’introduire du papier en remplacement du plastique. "Nos premiers emballages écoconçus ont été commercialisés en octobre 2022. Mais la réglementation entre les différents pays est différente et complique la généralisation de la démarche pour l’instant".

Loire-Atlantique Finistère # Agroalimentaire # Investissement industriel # Made in France