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Le granit breton veut peser dans les politiques d’achats publics
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Le granit breton veut peser dans les politiques d’achats publics

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Si le granit breton dispose d’une indication géographique protégée, il n’en demeure pas moins concurrencé. Via l’union bretonne des industries de carrières et des matériaux de construction (Unicem), les professionnels du secteur ont tenu à sensibiliser les élus régionaux engagés dans une démarche d’achats responsables

Plusieurs élus régionaux ont visité trois carrières morbihannaises adhérentes de l’Unicem — Photo : Ségolène Mahias

À l’heure où la Région Bretagne milite pour la promotion des achats responsables dans ses marchés publics, l’Unicem Bretagne, le syndicat des entreprises industrielles productrices de matériaux minéraux, saisit la balle au bond. Une rencontre a été organisée avec les élus de la Région. Elle s’est déroulée au sein de trois sites de l’Unicem dans le Morbihan notamment au sein du site d’extraction de Grand-Champ, propriété du groupe aquitain CMGO. À date, il s’agit de la plus grande carrière de Bretagne avec 142 hectares de surface.

Le granit breton concurrencé

Pour ce temps d’échange, l’objectif était clair : faire connaître les savoir-faire de l’industrie minérale bretonne afin de favoriser les achats responsables et locaux. "Après l’eau et l’air, les granulats sont la troisième ressource la plus consommée"; atteste Sylvie Lebreton, secrétaire générale de l’Unicem Bretagne. Quelque 25 000 tonnes de granulats sont extraites dans la région chaque année. Outre les granulats, la filière englobe également l’industrie des roches ornementales et des pierres de construction ainsi que les métiers du béton prêt à l’emploi. Au total, l’industrie des carrières et matériaux en Bretagne est composée de 178 entreprises. Celles-ci sont réparties sur 371 sites de production. La filière génère 2 500 emplois directs, 4 660 emplois indirects pour un chiffre d’affaires global de 578 millions d’euros.

Pour l’Unicem Bretagne qui représente 70 % des activités de la filière, "la volonté est de défendre une production locale et durable." Ainsi, les matériaux extraits sont livrés et utilisés dans un rayon de 30 km autour des carrières. Pour le béton prêt à l’emploi, le transport n’excède pas une quinzaine de kilomètres en moyenne.

La question du granit breton s’est invitée dans les échanges. Si la Bretagne est une terre de granit, reconnue dans le monde entier, elle n’est pas pour autant préservée des importations. Ceci malgré la création de l’Indication Géographique Granit de Bretagne (IGGB), par l’Unicem Bretagne, en 2017. "La plus grosse concurrence ne vient plus de Chine au regard des augmentations des coûts de transport mais du Portugal ou d’Espagne", avance la secrétaire générale de l’Unicem Bretagne.

Des critères qui peuvent peser lourd

Attentifs aux propos des acteurs de la filière, les élus régionaux présents, Simon Uzenat, Gaëlle Le Stradic et Carole Le Béchec, ont mis en avant les 400 millions d’euros annuels consacrés aux achats publics. Si la Région n’a pas la compétence en matière d’aménagements routiers, qui sont les débouchés principaux des matériaux minéraux, elle "est attachée à promouvoir les achats de proximité et responsables. Ces priorités peuvent se traduire par des critères présents dans la rédaction des appels d’offres." L’an passé, la Région a mis en place un second Spaser (Schéma de promotion des achats écologiquement et socialement responsable). Cela permet notamment que la notion de prix ne pèse que 40 % dans les appels d’offres ; les 60 % restants peuvent alors concerner le coût d’un produit, de sa production au recyclage. "Là, un produit local va beaucoup s’en tirer", conclut Gaëlle Le Stradic.

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