Le constat est désormais connu : les confinements qui ont suivi la crise sanitaire ont recentré les préoccupations des Français sur l’amélioration de leurs conditions de vie, notamment dans l’habitat. Positionné dès 2013 comme un des premiers fabricants de studios de jardin sans permis de construire, l’héraultais Greenkub (110 salariés, CA 2021 : 11 M€) voit ses ventes s’envoler après des années d’évangélisation du marché. L’entreprise a installé 380 unités en 2020, et prévoit d’en livrer 600 en 2021, sur les 1 200 commandes déjà enregistrées. "La volonté d’améliorer son cadre de vie se perçoit dans les marchés des terrasses et des piscines, qui explosent eux aussi. Sauf que les gens ont davantage besoin de mètres carrés que de piscines ! Nous répondons d’abord à une problématique de manque de place", analyse Alexandre Gioffredy, PDG de Greenkub.
Mailler les régions stratégiques
De plain-pied ou avec un étage, les espaces à vivre fabriqués sur mesure et installés clés en main par Greenkub ont plusieurs finalités possibles : extension de maison, maison de jardin, salle de sport, cabinet professionnel, etc. La surface habitable se situe en moyenne entre 11 et 40 m2. Mais Alexandre Gioffredy observe aussi, depuis deux ans, une hausse du panier moyen, avec des devis pour des constructions de plus en plus grandes, pouvant atteindre la limite réglementaire de 50 m2. "C’est une autre marque de démocratisation pour ce produit. Le studio de jardin reste un marché de niche, mais qui entre en forte croissance", résume-t-il.
De fait, Greenkub, qui a porté son chiffre d’affaires de 5,5 à 11 millions d’euros en un an, affiche un objectif de 22 à 24 millions d’euros en 2022. L’entreprise dispose donc des moyens pour mieux se structurer dans l’exécution et gérer les gros volumes de commandes qu’elle rentre. Mais après avoir loué un site de stockage de 2 000 m2 à Castries (Hérault), près de son siège à Saint-Aunès (Hérault), elle va opter pour une organisation plus décentralisée. D’ici la mi-2022, elle va ouvrira un deuxième dépôt, de 2 000 m2, en Île-de-France, chargé lui aussi de réceptionner et de préparer les commandes, pour rayonner sur la partie Nord de la France.
De même, elle prévoit d’ouvrir une plateforme similaire en Nouvelle-Aquitaine, d’ici le début 2023, pour couvrir le Grand Sud-Ouest. Ce déploiement se doublera de 45 embauches pour appuyer la stratégie commerciale dans les zones concernées. "Notre défi est de diffuser notre offre sur le plan national tout en gardant des tarifs cohérents. Ces plateformes nous serviront à réduire nos coûts de transport en nous rapprochant de nos plus fortes ventes. L’Île-de-France et la Nouvelle-Aquitaine ont toujours été friandes de constructions bois, alors que les autres régions respectent davantage les codes de l’architecture classique", avance Alexandre Gioffredy.
Des process quasi industriels
Pour faire face aux hausses de vente en cours et à venir (la région parisienne absorbe déjà un tiers de l’activité), Greenkub va aussi développer ses propres équipes d’installateurs. Jusqu’alors les professionnels employés par l’entreprise étaient disséminés sur les chantiers existants, au gré des besoins. Pour réduire l’inertie propre à ce fonctionnement, Greenkub va former 30 techniciens par an à divers métiers (charpente, plomberie, électricité, etc.) au sein de son propre centre dédié, à Castries. "Le centre intègre un studio permettant de simuler les difficultés rencontrées sur le terrain, ce qui nous permet de mixer les approches théoriques et pratiques dans la formation. Le modèle Greenkub repose sur un ensemble de process harmonisés par notre système de pose, et optimisé par un outil de reporting numérique. Nous évoluons davantage en véritables industriels qu’en acteurs de la promotion immobilière", conclut Alexandre Gioffredy.
