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Le fabricant de solutions de manutention Goubard voudrait doubler sa surface de production
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Le fabricant de solutions de manutention Goubard voudrait doubler sa surface de production

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La société Goubard, à Seiches-sur-le-Loir a vu son chiffre d’affaires augmenter de 60 % depuis sa reprise en 2021. Le développement du fabricant de produits destinés à la manutention passera désormais par un site supplémentaire ou une opération de croissance externe pour répondre à une demande croissante.

Jérémie Bourdillon a repris l’entreprise Goubard en 2021. Le concepteur et fabricant de produits de manutention compte 67 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 10,4 millions d’euros — Photo : Olivier Hamard

L’entreprise Goubard manque de place ! Installée dans un bâtiment de 3 000 m2 qu’elle ne peut pas agrandir faute de foncier suffisant, la société de 67 personnes qui conçoit et fabrique en acier des produits de manutention s’adaptant sur les chariots élévateurs, a dû allonger ses délais de 5 semaines à 2 mois, et le manque de place freine aujourd’hui son développement : "C’est frustrant, confie Jérémie Bourdillon, jeune dirigeant de 34 ans à la tête depuis 2021 de l’entreprise créée en 1938 et installée à Seiches-sur-le-Loir. Il nous faudrait doubler la surface de production et ajouter des moyens de manutention. Nous cherchons donc une solution de croissance externe ou acquérir un second site à proximité."

Clientèle professionnelle

D’autant que l’entreprise a des ambitions : après sa forte croissance ces dernières années, passée de 6,5 millions d’euros en 2020 à 10,4 millions d’euros en 2022, elle a choisi pour 2023 d’opérer "une stagnation volontaire, pour asseoir la production et renforcer la performance", comme l’indique Jérémie Bourdillon. Goubard, avec un catalogue de 700 références, est numéro un français sur son marché de niche, qui ne compte qu’une poignée de fabricants. "Notre chiffre d’affaires est équivalent à celui cumulé des trois entreprises qui nous suivent en termes d’activité, précise Jérémie Bourdillon. Pour garder ce leadership, nous innovons et développons des services. Nous avons par exemple 10 références non peintes en délai court que nous pouvons livrer en 72 heures, nous garantissons aussi des produits réparables chez le client et faits pour durer 25 ans." Avec 5 % réalisés à l’export, l’entreprise travaille en direct avec des clients professionnels, pour des spécialistes de vente à distance ou des fabricants de chariots élévateurs proposant ses produits dans leurs points de vente. L’un des atouts de l’entreprise angevine, forte d’un bureau d’études de 7 personnes, est de maîtriser totalement sa fabrication, avec peu de sous-traitance, et uniquement locale. Autre atout, le développement de produits s’adaptant à toutes les marques de chariots élévateurs. "Nous sommes au service de l’utilisateur et non des fabricants, ajoute Jérémie Bourdillon. Notre catalogue couvre 80 % des besoins des clients et pour répondre toutes les demandes, nous fabriquons aussi des produits sur mesure, représentant environ la moitié de nos ventes."

Actionnariat salarié

Créée en 1938 à Cheviré-le-Rouge par Louis Goubard, la société angevine, qui fabriquait initialement des bennes agricoles, est demeurée dans la famille jusqu’en 2021. Avec Pascal Goubard, le fils du fondateur, puis Gérard Toulier, son gendre, qui a recruté Jérémie Bourdillon en 2017. "J’étais son bras droit, témoigne ce dernier, en charge de la partie technique, de la R & D et de la commercialisation sur mesure. Il a pris sa retraite en 2021 et entre-temps, l’idée de la reprise a germé. Je voulais monter ce projet en restant majoritaire, pour assumer pleinement les décisions, bonnes ou mauvaises." Jérémie Bourdillon est donc aujourd’hui actionnaire majoritaire, aux côtés d’un business angel, l’industriel sarthois Foussier, et de quelques cadres de l’entreprise, composant ainsi le Codir. "Nous avons aussi créé une société d’actionnariat salarial qui dispose de 5 % du capital, précise Jérémie Bourdillon. Au total, 17 collaborateurs sont actionnaires, et la porte reste ouverte. L’idée, c’est qu’à terme, Goubard appartiennent le plus possible aux gens qui y travaillent." Le jeune dirigeant, depuis la reprise, a réorganisé le fonctionnement de l’entreprise, en particulier du côté de la production en y investissant environ 250 000 euros. "Ce sont de petites choses, comme l’amélioration des postes de travail, la diminution de coûts cachés sur certaines machines qui permettent plus de rendement. Nous avons ainsi pu gagner en productivité et diminuer les coûts d’entretien." Innovation et réduction des charges ont aussi permis de maîtriser les marges, face à la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières.

Réduire sa consommation d'énergie

À 85 ans, la société Goubard, passée de 55 à 67 personnes en trois ans, change peu à peu d’image, s’affirmant aujourd’hui non plus comme un fabricant de bennes - ce qu’elle a été pendant longtemps - mais comme un "facilitateur de manutention". En communiquant sur le Made in France, la qualité et la réparabilité de sa gamme. Elle propose même des services comme le rétrofit de certains matériels et innove sur des produits simples et moins coûteux pour le client. Elle tend aussi de plus en plus vers l’économie circulaire, en cédant par exemple toutes ses chutes à un centre de formation saumurois, et veut réduire sa consommation d’énergie avec l’installation de panneaux photovoltaïques qui devraient lui permettre de produire 30 % de l’électricité consommée. Reste maintenant pour se développer à trouver une solution, acquisition d’un second bâtiment ou croissance externe dans un secteur géographique proche. "D’ici la fin 2023, nous devrions savoir où l’on va ", espère Jérémie Bourdillon.

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