Certaines solutions sont parfois au bout de la rue : en septembre dernier, Jérémie Bourdillon, qui a repris en 2021 la PME Goubard, fabricant d’équipements de manutention, faisait part au Journal des Entreprises d’un manque de place freinant le développement de la société de Seiches-sur-le-Loir. Il espérait trouver une solution avant fin 2023, par une opération de croissance externe ou l’installation dans un nouveau bâtiment. Vœu exaucé par le dirigeant avec la reprise récente de la société Acson, dans la même zone d’activité.
500 mètres porte à porte
À la lecture de l’article paru dans nos colonnes, l’un de ses confrères, Jean-Brice Gevin, dirigeant à Écouflant de Rem Ressort et comme lui membre du conseil d’administration de l’UIMM 49, lui a parlé d’une entreprise à reprendre dans la zone industrielle voisine : "À 500 mètres porte à porte, raconte Jérémie Bourdillon. Je suis entré en contact avec le groupe Scimeca, à Val-d’Issoire (Haute-Vienne) qui souhaitait se séparer d’Acson, et l’opération de rachat s’est rapidement mise en route."
Elle a été concrétisée le 7 février dernier. Acson est devenue Acson Technologies, avec une nouvelle charte graphique, et intègre ce qui constitue maintenant le groupe Goubard.
Transfert de charges
Acson n’était pas une société inconnue pour Jérémie Bourdillon. Depuis des années, Goubard faisait appel régulièrement aux services de ce sous-traitant industriel, spécialisé dans la découpe laser, le pliage, la soudure de haute précision et l’industrialisation de pièces et sous-ensembles métalliques. Avec 8 collaborateurs et un chiffre d’affaires de 2,6 millions d’euros en 2022, Acson, créée en 1984, a longtemps fabriqué des cabines téléphoniques. L’entreprise s’est aussi diversifiée, fournissant des pièces pour l’industrie, le bâtiment, le matériel agricole et le secteur médical. "Nous allons pouvoir transférer chez Acson Technologies certaines charges de travail, indique Jérémie Bourdillon, comme la fabrication de nos sous-ensembles. À terme, la demande de Goubard devrait représenter pour Acson Technologies environ 25 % de son activité."
Investissements dès 2024
Goubard, qui emploie 69 personnes pour un chiffre d’affaires de 10,4 millions d’euros en 2022, contre 6,2 millions d’euros en 2020, va pouvoir du même coup libérer de l’espace dans ses locaux et reprendre une croissance mise en veille l'an dernier. L'opération résout une bonne partie du problème de place et de capacité industrielle évoqué par son dirigeant à l’automne 2023, qui avait contraint l’entreprise à allonger ses délais. "Cela nous laisse du temps, pour réfléchir sereinement plus tard à un agrandissement du site de Goubard ou de celui d’Acson Technologies," anticipe Jérémie Bourdillon qui a choisi de s’appuyer sur les compétences déjà en place. Yannick Briand demeure ainsi directeur général d’Acson Technologies et l’équipe de 8 personnes reste inchangée. Le portefeuille clients reste le même, il s’étoffera peu à peu des commandes passées par Goubard. Et le parc de machines sera renforcé par des investissements prévus dès 2024, pour un montant qui devrait s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Des salariés au capital
40 ans après sa création, Acson repart donc sur un nouveau projet. "L’entreprise redevient autonome, indique le désormais président de Goubard et d’Acson Technologies, et pourra s’appuyer sur la direction industrielle du groupe pour les demandes très techniques ou de grande envergure, en bénéficiant aussi du soutien financier et d’apport d’affaires de Goubard." Jérémie Bourdillon, comme il l’a fait lors de la reprise de Goubard en 2021 dont 17 collaborateurs sont maintenant actionnaires, veut aussi mettre en place un actionnariat salarié. Déjà, 10 % des parts d’Acson Technologies ont été acquises par ses anciens cadres lors du rachat.
