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Le fabricant de dispositifs médicaux Euromedis double son activité grâce à la crise sanitaire
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Le fabricant de dispositifs médicaux Euromedis double son activité grâce à la crise sanitaire

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Le fabricant de dispositifs médicaux Euromedis, basé à Neuilly-sous-Clermont, dans l’Oise, prévoit de doubler son chiffre d’affaires cette année. L’entreprise est particulièrement bien positionnée sur le marché des gants d’examen médical à usage unique, un produit très demandé depuis le début de la crise sanitaire.

Euromedis fabrique désormais 1,5 milliard de gants médicaux à usage unique par an — Photo : Pixabay

« Nous prévoyons de réaliser un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros cette année, contre 77 millions d’euros en 2019 », annonce d’emblée Jean-Pierre Roturier, le fondateur d’Euromedis Groupe. Une hausse d’activité qui s’explique par la crise sanitaire liée au coronavirus.

Une forte croissance sur les produits médicaux à usage unique

80 % du volume d’affaire de l’entreprise de 260 salariés, installée à Neuilly-sous-Clermont, dans l’Oise, concerne les produits médicaux à usage unique en marque propre, comme les gants, les compresses, les pansements, les perfusions ou encore les seringues. « Nous avons eu une forte demande de gants de la part des hôpitaux dès le début de la crise, mais aussi de particuliers et de pharmacies », indique l’ancien PDG qui garde une mission d’accompagnement stratégique du groupe auprès de son fils devenu dirigeant. « Nous avons multiplié par vingt la production avec cette arrivée du marché grand public », ajoute encore Jean-Pierre Roturier.

S’adapter à la demande est dans l’ADN de cette entreprise, créée en 1985. « Euromedis est né pour répondre à ce genre de crise, explique l’ancien dirigeant. Nous avons dû faire face à l’épidémie de Sida au début, puis à la grippe H1N1, mais c’est vrai que cette crise est d’une toute autre ampleur ». Si bien que le groupe table sur de bonnes prévisions de croissance pour 2021. « Sans pour autant présager de l’avenir, on peut estimer que la demande du marché restera forte », consent Jean-Pierre Roturier. À sa création, Euromedis fabriquait 250 millions de gants dans son usine de l’Oise. Aujourd’hui, la production est montée à un milliard et demi, et elle est sous-traitée en grande partie en Asie, « là où les coûts de revient sont 25 % moins chers qu’en Europe ».

Deux filiales en difficulté

Une ombre au tableau tout de même. Le chiffre d’affaires de deux divisions du groupe a diminué de 9,7 % durant le premier semestre 2020. La filiale Biomat Foures (27 salariés), spécialisée dans la fourniture et la fabrication d’équipements médicaux pour l’hôpital et basée en Gironde, est en redressement judiciaire depuis mi-septembre et cherche un repreneur. « Quand nous avons repris cette société en 2017, elle était déjà en difficulté. La crise sanitaire ne nous a pas laissés le temps de la redresser », indique Jean-Pierre Roturier. Elle fabrique des équipements spécifiques comme des pousse-seringues, des bras d’éclairage pour les blocs opératoires ou encore des sas, « et au vu de la situation des hôpitaux aujourd’hui, ce type d’équipement n’est clairement pas la priorité », analyse-t-il.

Une autre division du groupe est en difficulté : Paramat, basée à Neuilly-sous-Clermont (Oise), qui possède des sites de prestations de service pour le maintien de l’aide à domicile, un peu partout en France. Mais le groupe ne veut pas s’en séparer. « Nous avons fermé cinq sites qui n’étaient pas rentables, nous n’en avons donc plus que 14. Mais nous envisageons de réinjecter des moyens pour la filière avec l’objectif d’une vingtaine de sites au total d’ici 2021 », précise Jean-Pierre Roturier.

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