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Le CRT Côte d’Azur engage 2 millions d’euros pour relancer le tourisme
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Le CRT Côte d’Azur engage 2 millions d’euros pour relancer le tourisme

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Le comité régional du tourisme Côte d'Azur a lancé une grande campagne de séduction pour attirer la clientèle française et européenne. Un plan de relance de deux millions d’euros pour tenter de limiter la casse au sein de l’économie numéro un des Alpes-Maritimes, générant plus de 15 % de son PIB.

— Photo : CRT Côte d'Azur

2020 devait être une année particulièrement réussie en matière de tourisme. Le territoire devait profiter d’un alignement des planètes exceptionnel, tant en matière de loisirs que d’affaires. Aujourd’hui, il s’agit de sauver ce qui peut l’être. Le Comité régional du tourisme Côte d’Azur a ainsi lancé un plan de deux millions d’euros pour rappeler ses atouts à la France entière (pour 1,3 M€) et à l’Europe (700 000 euros), affichant ses plages, ciel bleu et montagnes sur les abribus lyonnais, les couloirs du métro parisien ou les rues de Montpellier, dans des spots tv, des opérations avec des influenceurs sur les réseaux sociaux ou des partenariats avec des partenariats TripAdvisor, Expedia ou Voyages SNCF. « Que ce soit sur le support papier ou sur le numérique, nous nous adaptons au fur et à mesure des ouvertures », précise David Lisnard, président du CRT Côte d’Azur. « Nous avons d’abord mis en avant « l’exotisme local », puis nous avons lancé une promotion nationale et enfin adaptée à la réouverture de l’espace Schengen, sur les deux millions d’euros engagés dont un quart provient de financements privés. »

1,3 milliard d’euros de pertes

Petite innovation : un lien figurant sur les affiches permet d’envoyer au visiteur des bannières publicitaires pour les hôtels du territoire participants. Créer le désir de venir et celui d’accueillir, réenclencher à la fois l’offre et la demande simultanément stoppées de manière inédite par le confinement. Les pertes de valeur ajoutée sont évaluées aujourd’hui sur la seule Côte d’Azur à 1,3 milliard d’euros. « Le tourisme est aujourd’hui l’activité la plus sinistrée du pays, la première victime. Sur la Côte d’Azur, il représente au moins 18 % du PIB et jusqu’à 50 % sur certaines destinations comme Nice ou Cannes. »

À l’orée de ce mois de juillet, tous les hôtels n’ont pas encore rouvert. Certains palaces annoncent à peine leur reprise. « En avril, 98 % des hôtels étaient fermés alors qu’ils n’en avaient pas l’obligation. Le taux d’occupation courant juin est d’environ 15 %. Si on atteint les 40 % en juillet, on sera très heureux. Il y a des réservations sur juillet et août mais seront-elles confirmées ? Cela dépendra bien sûr de l’évolution de la maladie et des possibilités de déplacement, notamment du Moyen-Orient. »

D’ordinaire, plus de la moitié des touristes sont étrangers et viennent le plus souvent en avion. Même si l’aéroport Nice Côte d’Azur a annoncé « accélérer » avec la desserte de 79 destinations dont 62 à l’international et la réouverture de son terminal 2 dès le premier juillet, les incertitudes demeurent. Le terminal 1 ne devrait pas rouvrir quant à lui avant mars 2021.

Le tourisme d’affaires « oublié des discours publics »

Après l’été, une deuxième campagne sera dédiée au tourisme d’affaires, ciblant Paris et Londres. « Le MICE (Meetings, Incentive, Conferences, Exhibitions/ Events, NDLR) reste un secteur totalement oublié des discours publics, souligne David Lisnard. Ce sont eux les plus sinistrés. Le Palais des festivals et des congrès de Cannes, de loin le premier hors Paris, est à l’arrêt total. Son chiffre d’affaires direct affiche une baisse de 25 millions d’euros. Il faut des perspectives, il faut préparer différents scénarios selon l’évolution du virus, l’apparition de clusters, mais cela ne doit plus se traduire par un arrêt total de l’activité. Une manifestation professionnelle bien maîtrisée peut se faire alors que nous sommes en plus en train de nous faire distancer par certains pays asiatiques et certains land allemands qui, eux, se réorganisent. »

La relance du secteur doit être marquée par le salon mondial de la plaisance, le Festival Cannes Yachting en septembre, qui doit confirmer sa tenue avant la fin juin.

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