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Le collectif Reverredire pour le réemploi de bouteilles en verre devient une SCIC
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Le collectif Reverredire pour le réemploi de bouteilles en verre devient une SCIC

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Le collectif associatif Reverredire est sur le point de devenir une société coopérative d’intérêt collectif. Les trois associations à son initiative se lancent dans une ouverture de capital avec l’objectif ambitieux de développer localement la filière du réemploi du verre et une station de lavage des bouteilles en Gironde.

Reverredire met en place à l’échelle régionale un réseau de réemploi des bouteilles en verre — Photo : Reverredire

Du collectif associatif à l’entreprise, il n’y a qu’un pas que Reverredire (sept personnes) a décidé de franchir durant l’été. Créé en 2021, ce collectif régional composé des trois associations La Consigne Bordelaise, l’Attache Rapide (à Bergerac en Dordogne) et Les Retournée (créée à Bayonne et qui adresse le sud des Landes, le Pays basque et le Béarn) agit en "coordinateur" pour développer localement une filière de réemploi de bouteilles de verre, en œuvrant, pour l’heure via des prestataires, à la collecte et au lavage des bouteilles du Réseau Consigne auprès de 55 producteurs et de 47 points de vente (dont le tiers en magasin Biocoop).

Une filière à construire

Reverredire, qui dispose actuellement d’une seule machine de lavage à Bergerac capable de traiter 200 bouteilles par heure, voit plus grand. Première étape : deux vagues d’ouverture au capital, en juin et en fin d’année, pour lever 30 000 euros auprès des producteurs, distributeurs, collectivités, partenaires techniques et consommateurs. "Nous avons récemment envoyé 30 000 bouteilles à laver à l’entreprise Ma Bouteille s’appelle Reviens à Valence. Quand on sait qu’en Nouvelle-Aquitaine, on jette environ 30 millions de bouteilles par an au bac à verre, il y a largement de quoi construire une filière ici", commente Pierre Manchot, coordinateur et cofondateur de la future SCIC Reverredire.

Vers une usine de lavage

Le collectif espère être abondé par une subvention régionale, qui lui permettrait de doubler le montant de sa levée, une aide à l’investissement de l’Ademe et, dans un second temps, une levée de fonds privée. Le but : dénicher 800 000 euros en tout pour louer un hangar à Libourne (Gironde) "d’au moins 500 m2" où installer une station de lavage qui devra laver un million de bouteilles par an pour être rentable. Laveuse avec bain de trempage à la soude, machine de vérification de l’état des bouteilles, sécheuse, décaisseuse et palettiseuse : autant d’équipement à acheter pour équiper cette future station locale.

"Nous sommes dans les pas de Bout' à Bout'", assure Pierre Manchot, prenant pour exemple cette start-up nantaise qui a levé 7,3 millions d'euros en mai pour aménager sa première usine de lavage. Reverredire envisage de créer 5 emplois pour ce futur site, et mobilise pour l’heure son temps à déployer son réseau en "accompagnant les producteurs pour les faire travailler sur des groupements réemployables et en démarchant de nouveaux points de vente". À l’image d’autres acteurs locaux (Luz Environnement ou Eco In Pack), le collectif compte bien profiter des hausses du prix du verre et du coût de l’énergie pour faire valoir leur modèle.

"La demande est là parce que les producteurs cherchent des plans B face à la hausse des prix. Ils peuvent être intéressés par cette levée car elle est un moyen pour eux de s’assurer d’un volume de bouteilles à un prix stable, le tout à un tarif dégressif en fonction du type de magasin et du volume de bouteilles demandés", termine le cofondateur. "Nous visons aussi les collectivités, les imprimeurs ou les verriers. L’objectif est d’avoir bouclé le budget de la station de lavage début 2024". Reverredire espère atteindre 81 000 bouteilles réemployées en 2023 et deux millions en 2027.

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