"Des besoins raisonnés en réponse à des ressources limitées". En préambule de la présentation du plan de transformation écologique du CHU de Bordeaux, Pierre Hurmic, président du conseil de surveillance et maire de Bordeaux, a défini la "sobriété" à laquelle entreprises et citoyens devront se plier pour les mois à venir. Un impératif dont le CHU de Bordeaux a fait l’une de ses priorités stratégiques.
Pour limiter ses impacts environnementaux, le CHU a défini 6 priorités : renforcer la gouvernance et la mobilisation de tous, ancrer la transformation écologique du CHU dans un projet médical et de santé publique, développer les compétences de tous pour passer à l’action, adapter le fonctionnement du CHU pour le rendre plus vertueux et résilient face aux crises, inventer un nouveau CHU plus écologique et accélérer la transition énergétique et déployer une stratégie de sobriété. De ces principaux axes découleront plus de 130 mesures.
Des bâtiments exemplaires
De l’abaissement de la température du chauffage à la désignation d’un binôme (médecin/paramédical) référent de la transformation écologique au sein de chacun des 18 pôles du CHU en passant par la création de nouvelles filières de déchets et de recyclage (par exemple pour le formol, gadolinium…) et la diminution du gaspillage alimentaire.
La transition écologique du CHU concernera aussi les bâtiments dans le cadre du plan de plus d’1 milliard d’euros de construction et de rénovation de son patrimoine immobilier engagé en 2021. "Les nouveaux bâtiments qui seront construits sur 10 ans seront exemplaires sur ce point, la Ville est totalement disposée à vous aider à franchir ce cap à travers notre label du bâtiment frugal bordelais qui assure cette exigence écologique", a insisté Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux.
Réutiliser les dispositifs médicaux
Le CHU a également lancé un appel afin d’amorcer une réflexion nationale autour des dispositifs médicaux à usage unique, certains d’entre eux pouvant coûter jusqu’à 4 000 euros, notamment certains cathéters utilisés en chirurgie cardiaque. Or, ces dispositifs médicaux pourraient être réutilisés comme c’est déjà le cas dans d’autres pays. "C’est polluant et nous allons être confrontés à des pénuries", a alerté le professeur Nicolas Grenier, président de la Commission médicale d’établissement. "Nous allons devoir nous regrouper, à plusieurs sociétés savantes, afin de faire bouger la législation", a appuyé Noëlle Bernard, copilote du groupe transformation écologique.
