L’entreprise innovante rennaise SurfactGreen (une vingtaine de salariés, 2,5 M€ de CA en 2022), qui fabrique et commercialise des tensioactifs cationiques éco-responsables pour l’industrie de la cosmétique, accélère son développement marketing et industriel avec un investissement de 10 millions d’euros. La société codirigée par Pierre-Yves Divet (président) et Xavier Roussel (directeur général) va notamment se faire construire une nouvelle usine en région d’Orléans, au sein de la société Orrion Chemicals Orgaform (14 M€ de CA en 2021), leader européen dans le recyclage de mousses de matelas. Son nouvel outil de travail, qui mobilise 3 millions d’euros, lui sera livré en juin 2024. Il constituera une opportunité pour le rennais d’accélérer la croissance des produits CosmeGreen - commercialisés en France depuis 2020 et à l’international depuis 2021 - mais aussi de finaliser la mise sur le marché de nouvelles solutions à destination des industries de la construction, de l’extraction pétrolière et de la détergence. "Quel que soit le segment de marché, tous nos produits sont issus de la même plateforme technologique. La nouvelle ligne de production va nous permettre d’accroître nos volumes", rend compte Xavier Roussel.
Financements publics
L’investissement de 10 millions d’euros, conséquent pour une société qui pèse 2,5 millions d’euros, est rendu possible grâce au soutien des actionnaires de SurfactGreen (la SATT Ouest Valorisation et les fonds Go Capital et Finovam Gestion), mais aussi de Bpifrance et de l’État (dans le cadre du programme France 2030), dont elle reçoit des subventions et des aides remboursables. Le montant précis des aides n’a pas été dévoilé par Xavier Roussel. Le dirigeant, qui a travaillé longtemps à l’étranger, se montre "fier" d’avoir été fléché par les services du gouvernement au sein d’un dispositif qui vise à relancer l’industrie française : "Sans les financements publics de l’État, notre projet serait difficilement montable. Nous sommes très reconnaissants de cette aide, ça va crédibiliser notre société."
Des industriels de la cosmétique comme clients
Plus de dix ans après son éclosion au sein de l’École supérieure de chimie de Rennes, SurfactGreen, contrôlé en majorité par son management, entre donc dans la phase "expansion" de son aventure entrepreneuriale. Depuis le démarrage de son activité, elle a déjà convaincu plus de 100 clients en France et à l’international (les gros acteurs de la cosmétique, tenus confidentiels) et lié des contrats de distribution dans plus de 26 pays. Les composants de ses produits chimiques sont fabriqués à partir de coproduits de la betterave sucrière et d’huile de colza. Ils sont utilisés par les industriels dans la fabrication d’après-shampoing, notamment. "Nous nous inscrivons parfaitement dans les ambitions sociétales et industrielles actuelles : une chimie moderne, responsable et verte produite en France. Ce plan vient renforcer nos offres auprès de nos clients actuels et futurs", sourient Pierre-Yves Divet et Xavier Roussel.
Les investissements effectués par SurfactGreen devraient aider l’entreprise à changer d’échelle. Si la PME ne rend pas public son business plan pour les années à venir, elle mise beaucoup sur l’international (10 % du CA global) pour continuer à se développer. Après les États-Unis et la Corée du Sud récemment, les produits CosmeGreen de la société bretonne seront prochainement commercialisés au Brésil.
