On a coutume de dire qu’en sport, ce sont parfois les détails qui font la différence. Une technologie conçue à Vertou (Loire-Atlantique) a été d’une aide indispensable pour les entraîneurs des biathlètes participant aux Jeux Olympiques de Pékin. LCJ Capteurs (dix collaborateurs) conçoit et fabrique des capteurs de vent à ultrasons dont une gamme, le CV7-V, était placée sur les pas de tir lors des épreuves de biathlon. Ces appareils permettent de connaître la déviation que la balle va subir en fonction du flux d’air. Outre les entraîneurs, qui, munis de ces informations, affranchissent le biathlète, les données étaient utilisées par les télés, les diffusant en direct à destination des téléspectateurs.
Cette présence aux JO, LCJ Capteurs la doit à l’un de ses clients finlandais. Ses stands de tir de biathlon, intégrant la technologie de la PME de Vertou, ont été retenus pour les épreuves olympiques." C’est une belle vitrine pour nous", se félicite Christophe Michel, gérant de l’entreprise vertavienne qu’il a reprise en 2012 et dont il est l’unique propriétaire.
D’abord pour les bateaux
Christian Lamiraux en était le fondateur en 1999. Avec, à l’origine, un appareil destiné aux bateaux. "Les capteurs mécaniques ne résistaient pas aux chocs ou à une vague, se souvient l’actuel gérant. L’idée a été d’en créer un qui soit étanche et léger. La technologie de mesure par ultrasons, connue depuis la fin des années 70, a été choisie". Avec ce premier capteur dit "marinisé", l’entreprise a déposé un brevet sur l’amélioration de la mesure du vent. Des bateaux de pêche, de secours en mer ont été les premiers équipés, puis ceux de plaisance. Un deuxième brevet a été par la suite déposé pour un appareil plus petit, plus précis.
Jusqu’au jour où, de la mer, LCJ Capteurs passa à la terre. "Un distributeur de produits de gestion de bâtiments intelligents au Danemark, qui avait un ami dont le voilier était équipé d’un de nos capteurs, s’est montré intéressé par notre produit". Avec pour application l’aide à la gestion de la climatisation et du chauffage façade par façade, en fonction de la provenance du vent et de sa température. L’essai s’était avéré concluant. C’était en 2011 : l’aventure terrestre de LCJ Capteurs était lancée.
Eurodisney et les Machines de l’île
Depuis, l’entreprise a développé une gamme d’une vingtaine de capteurs à ultrasons, équipant aussi bien des bateaux que le site des Machines de l’Île à Nantes, qu’Eurodisney ou des laboratoires universitaires pour mesurer la pollution de l’air. Les appareils sont conçus et assemblés à Vertou, les fournisseurs des pièces détachées se situant quant à eux dans un rayon d’une heure de route de l’entreprise.
L’un des marchés prometteurs, sur lequel l’entreprise est déjà bien positionnée, est l’agriculture de précision, les capteurs permettant de mesurer la quantité de produits phytosanitaires à utiliser. "Quelques milliers de nos appareils sont présents aux États-Unis et en Argentine", illustre Christophe Michel.
S’il préfère conserver la confidentialité sur le chiffre d’affaires, le gérant précise que LCJ Capteurs, dont 72 % de l’activité est tournée vers l’étranger, observe une croissance de 10 % par an depuis cinq ans. "Nous sommes en mesure de produire plusieurs milliers d’appareils par an, résume Christophe Michel. Il y a quatre ans, nous étions quatre, nous sommes désormais dix collaborateurs, basculant d’une méthode de production artisanale à un process industriel."
