Un retour à l’emploi qui fait sens pour un salarié… mais aussi pour les entreprises. Dans un climat de manque de main-d’œuvre, l’association Atao, fondée en 1999, ambitionne d’aider à l’insertion de personnes éloignées de l’emploi grâce à des activités économiques variées. Avec un total de 90 contrats d’insertion et 34 salariés permanents (encadrants techniques, accompagnateurs socioprofessionnels, coordinateurs, etc.), l’association se structure aujourd’hui en trois pôles. "Le plus mature et stable est notre pôle historique de la mobilité, avec un garage automobile et un atelier vélo", expose Emmanuel Bour, directeur général d’Atao. Un deuxième pôle s’occupe des activités d’aménagement, et regroupe la menuiserie, la métallerie, l’entretien d’espaces verts et la mise en place de mobiliers urbains. Le dernier pôle, né en 2020, s’occupe du réemploi de jouets. Il vient de déménager dans des locaux de 100 m², près du quartier Doulon à Nantes.
"Nous fonctionnons comme une entreprise", explique Diane Bégard, coordinatrice du pôle jouet d’Atao. Le chiffre d’affaires d’Atao, de 3,8 millions d’euros, est issu à 65 % des subventions publiques, notamment liées aux contrats d’insertion, et à 35 % des ventes. Atao revendique aujourd’hui 65 % de sorties positives à l’issue des contrats d’insertion. "Cela peut être vers un emploi, ou vers une formation qualifiante pour aider la personne à atteindre le poste souhaité", ajoute Emmanuel Bour. Afin d’améliorer ce retour vers l’emploi, Atao souhaite multiplier ses liens avec les entreprises pour aider au mieux ces personnes à trouver une voie professionnelle satisfaisante.
Des liens gagnant-gagnant
Via ces échanges avec les entreprises, Atao a plusieurs objectifs. "Tout d’abord, les sociétés peuvent intégrer certains de nos salariés, afin qu’ils testent des métiers et voir si la fonction leur plaît. C’est un partenariat qui peut être gagnant-gagnant pour les filières qui ont du mal à recruter, comme sur des postes de soudeur par exemple", estime Emmanuel Bour. Atao propose également une prestation de sous-traitance. "Cela nous permet de mettre en place des formations afin d’approfondir des compétences. Par exemple, nous avons construit un praticable pour une chaîne de montage de Manitou. Nous travaillons également pour des bailleurs sociaux sur la production de composteurs collectifs", ajoute le directeur général. Pour répondre à ces commandes, Atao doit régulièrement se renforcer avec de nouveaux outils. "Le mécénat matériel permet à nos salariés de répéter les gestes sur les machines. Norauto nous aide par exemple dans l’équipement de notre garage. Cela leur offre aussi un premier lien avec une source de main-d’œuvre", analyse Emmanuel Bour.
Le mécénat humain est aussi une piste. "Nous avons simulé des entretiens d’embauche avec la section RH de Manitou", évoque Diane Bégard. Et si l’univers des jouets peut paraître excentré des besoins des entreprises, de nombreuses passerelles existent bel et bien. "Nous traitons 10 tonnes de jouets par an. Les salariés en insertion apprennent des métiers de la logistique, du transport, de la vente, ou encore du recyclage", appuie Diane Bégard. "Cette activité permet également d’accueillir des profils plus féminins, que l’activité garage ou entretien d’espaces verts".
