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L'association 60 000 rebonds et l'Union des entreprises de Moselle s'allient pour aider les dirigeants en difficulté
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L'association 60 000 rebonds et l'Union des entreprises de Moselle s'allient pour aider les dirigeants en difficulté

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Créer pour aider les dirigeants confrontés à la liquidation judiciaire de leur entreprise à reprendre leur vie professionnelle en main, l’association 60 000 rebonds vient de signer une convention de partenariat avec l’Union des entreprises de Moselle.

Marie-Claire Maillotte, la présidente de 60 000 rebonds dans le Grand Est, et André Bousser, le président de l’UE 57, ont signé une convention de partenariat — Photo : Jean-François Michel

Fidèle à son franc-parler, le président de l’Union des entreprises de Moselle, André Bousser, concède qu’il n’était pas très favorable à cette convention de partenariat avec l’association 60 000 rebonds. "Dans notre syndicat patronal, on s’occupe des vivants, et c’est déjà beaucoup de travail", lâchait le président de l’UE 57 en signant la convention. Pour André Bousser, "en France, les salariés sont très protégés et on s’occupe très peu des patrons. Avec cette convention, nous sommes dans notre rôle d’organisation patronale. À l’image d’une assurance-vie, on ne voit pas trop à quoi ça sert jusqu’à ce qu’on en ait besoin".

Spécialisée dans l’accompagnement des entrepreneurs ayant subi une liquidation et souhaitant repartir dans un nouveau projet professionnel, l’association 60 000 rebonds accompagne depuis 2012 environ 700 entrepreneurs au niveau national chaque année, grâce à un réseau de 1 200 bénévoles. "Jusqu’à présent, nous avons été très attentifs à notre accompagnement, pour qu’il soit le plus utile et le plus efficace possible", souligne la présidente de 60 000 rebonds dans le Grand Est, Marie-Claire Maillotte. "Mais nous ne sommes pas encore assez connus et nous avons besoin de prescripteurs comme l’UE 57".

Pour autant, jamais les bénévoles de 60 000 rebonds n’ont été confrontés à un niveau de défaillances aussi bas. En France, en 2021, seuls 27 300 entreprises ont été liquidées, d’après les données du spécialiste de l’information sur les entreprises Altares, soit 47 % de moins qu’en 2019. La situation est identique dans le Grand Est : le nombre de défaillances, soit 1 977 au total, a chuté de 14 % en 2021, après une baisse de 42 % observée en 2020. Concrètement, les défaillances dans la région sont au niveau le plus bas enregistré depuis 30 ans.

Face à un mur de défaillances ?

"Actuellement, ce que nous constatons au tribunal de Metz, c’est que les entreprises sont sous perfusion. Et quand elles viennent au tribunal, il est trop tard", concède la présidente de la Chambre commerciale et vice-présidente du tribunal judiciaire de Metz, Valérie Rossburger, présente lors de la signature de la convention. Elle laisse toutefois entendre que le niveau des défaillances ne pourra pas rester en l’état : "Nous sommes à la croisée des chemins". Avis partagé par André Bousser : "Les hôteliers et les restaurateurs vont commencer à rembourser les prêts garantis par l'Etat, tout va arriver d’un seul coup."

Une situation qui pourrait dégénérer et créer un mur de défaillances ? "On peut s’attendre à une augmentation significative du nombre de défaillances en 2022", concède Marie-Claire Maillotte en décrivant un "mille-feuille de problèmes très indigestes" : le Covid, la guerre en Ukraine, l’augmentation du prix des matières premières, les pénuries de composants électroniques et l’inflation.

Avec les bénévoles de 60 000 rebonds, la présidente a convoqué d’autres structures capables de prévenir les difficultés, et notamment le Groupement de prévention agréé (GPA) Grand Est. Des structures composées de retraités bénévoles, d’anciens banquiers, d’avocats, de chefs d’entreprise ou d’experts-comptables qui mettent leurs expertises au service des dirigeants en difficulté. "Nous avons accompagné 119 entreprises dans le Grand Est", détaille le président du GPA régional, Jacky Bantze. "Nous n’avons pas encore de délégation départementale en Moselle, mais il est important de la créer." L’appel est lancé.

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