À Merville (Nord), l’Ascenseur Confection réalise des vêtements de travail depuis une centaine d’années. La PME a su résister à un siècle d’évolution du textile, avec ses hauts et surtout ses bas, notamment la grande vague de délocalisation qui a marqué la filière. L’entreprise a pu compter sur son positionnement particulier, à mi-chemin entre celui du tailleur et de l’industriel. "Nous réalisons des vêtements professionnels personnalisés, en petites séries, avec une moyenne de 300 pièces", précise Pascal Laize, qui dirige l’entreprise depuis trois ans.
L’Ascenseur Confection emploie 25 collaborateurs, pour un chiffre d’affaires annuel de 2 millions d’euros. "Le chiffre d’affaires sera plus faible en 2021, en raison de la crise sanitaire. Contrairement à 2020, nous n’avons pas pu compenser la baisse d’activité par la fabrication de masques". Pascal Laize mise en revanche sur un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros en 2025, une croissance liée à de récents investissements, ainsi qu’au lancement d’une collection made in France.
Démarche plus responsable
L’Ascenseur Confection réalise des vêtements pour l’industrie, ainsi que des vêtements corporate, à savoir des costumes, tailleurs ou uniformes pour des collectivités ou des entreprises de services (hôtels, restaurants, musées, transports, pompes funèbres, etc.). La PME compte près de 800 clients en France, situés surtout au nord de Paris. "Chaque vêtement est personnalisé aux couleurs du client et à la stature de son porteur", précise Pascal Laize. En capitalisant sur ce savoir-faire, le dirigeant a décidé de lancer une collection de vêtements de travail 100 % made in France, depuis la conception jusqu’à la confection.
Cette marque, baptisée du nom de la PME, sera commercialisée fin 2021. "C’est la première fois en 100 ans que l’Ascenseur Confection lance sa propre marque", se réjouit Pascal Laize. Ces vêtements coûteront 40 % plus chers, en moyenne, que des vêtements produits en dehors de France, "mais leur coût carbone sera moins élevé, avec 50 kg de CO2 générés pour produire un pantalon de travail en France, c’est cinq fois moins qu’en Tunisie et sept fois moins qu’en Asie". L’idée est d’amener les clients vers une démarche plus responsable, parfois de manière progressive. "S’ils ne peuvent pas se permettre ce surcoût, nous pourrons réaliser une série pour eux en Tunisie, puis fabriquer leur réassort en France".
Une vague d’investissements
Cette nouvelle collection représente un investissement de 150 000 euros, répartis entre le temps homme, la recherche, le prototypage et le stock nécessaire au lancement. La PME est soutenue par son actionnaire, le groupe français Protecthoms (33,3 M€ de CA en 2020), un fabricant de vêtement de travail sur catalogue, entré au capital trois ans plus tôt, dans le cadre du départ à la retraite du précédent dirigeant. Depuis la reprise, le groupe a accompagné la modernisation de l’Ascenseur Confection (parc machines, locaux, etc.), achevée cet été après un investissement de 350 000 euros. Pour le lancement de cette collection made in France, la PME pourra aussi bien s’appuyer sur sa clientèle, que sur celle de Protecthoms.
