Un an après le début de la crise sanitaire, pas de répit pour l’aéroport Toulouse-Blagnac (ATB). Au premier trimestre 2021, le trafic passagers reste en berne avec une baisse de fréquentation de 81 %, particulièrement marquée sur les destinations européennes (- 95 %) quand les lignes domestiques atteignent 30 % de la jauge d’avant crise. La nouvelle gouvernance, mise en place après le rachat par le groupe Eiffage fin 2019, marque ses ambitions de relance avec deux décisions stratégiques. La première concerne une évolution de l’identité graphique d’ATB, avec un logo modernisé dont les couleurs rendant hommage à Toulouse (l’orangé de la brique, le violet et des nuances de rouge et de noir) se déclinent déjà dans les couloirs de l’aéroport et prochainement sur son site internet.
Un retour à la normale espéré d’ici 2025
L’autre décision porte sur le lancement d’un plan stratégique, Care, qui s’étale jusqu’en 2025. Soit la date espérée par le nouveau président du conseil de surveillance, Christian Cassayre, pour un retour du trafic à la normale. Le plan met en place des leviers internes (digitalisation, évolution des compétences) et commerciaux (programmes de fidélisation des clients, partenariats renforcés avec les compagnies) pour faire redécoller la fréquentation.
La RSE n’est pas oubliée, avec l’objectif affiché de réduire les nuisances sonores et d’optimiser la gestion des ressources et déchets : l’année 2021 va d’ailleurs voir ATB obtenir son accréditation ACA de neutralité carbone, via la compensation des émissions sous la responsabilité directe du gestionnaire de l’aéroport. L’installation à l’automne prochain d’une chaufferie biomasse, au profit de Toulouse Métropole et de trois des quatre halls passagers, va contribuer à cette baisse affichée de 50 % de l’empreinte carbone d’ATB, de même que la mise en œuvre prévue d’ici la fin de l’année de la centrale de production et de distribution d’hydrogène vert Hyport.
Diversifications
Mais le nerf de la guerre du plan Care reste de redonner à l’aéroport toute sa "robustesse financière", selon l’expression de Christian Cassayre. Faute d’un retour rapide des passagers, priorité est donnée à une diversification des revenus engagée par le précédent exploitant, le groupe Casil, parti quelques mois avant la crise avec un chèque de 500 millions d’euros. L’augmentation des profits commerciaux est attendue, fruit des 50 millions de travaux achevés en 2018 pour aménager, notamment, 1 650 m2 de duty-free et une nouvelle zone de boutiques. Autre source de revenus en croissance, les projets immobiliers avec la récente livraison des nouveaux locaux d’activité de Barry Controls, filiale du groupe Hutchinson spécialisée dans les produits d’étanchéité pour l’industrie aéronautique et automobile, et le chantier en cours d’une halle logistique de 3 500 m2 pour FedEx.
À plus long terme, la direction d’ATB veut aller encore plus loin dans la diversification. "Le champ est ouvert, indiqué le président du directoire Philippe Crébassa, par exemple sur la culture et les grands événements, ou l’utilisation d’espaces actuellement sous-exploités comme certains parkings." Une première concrétisation est prévue à la rentrée avec le musée des Abattoirs, avec une exposition conçue pour l’aéroport d’œuvres de l’artiste malgache Joël Andrianomearisoa.
