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L'aéroport de Lille-Lesquin ajuste le calendrier de ses investissements
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L'aéroport de Lille-Lesquin ajuste le calendrier de ses investissements

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L'aéroport de Lille-Lesquin maintient le programme d'investissements de 170 millions d'euros sur vingt ans annoncé début 2020 malgré la crise sanitaire et le coup de frein au secteur aérien. Le début des travaux de l'aérogare sera toutefois adapté à la reprise de l'activité.

Malgré la crise sanitaire, l'aéroport de Lille-Lesquin compte toujours atteindre les 3,9 millions de passagers d'ici 2039 — Photo : ENIA Architectes

Le 1er janvier 2020, l’aéroport de Lille-Lesquin passait dans les mains de nouveaux concessionnaires : Eiffage et l’aéroport Marseille Provence (AMP). Un changement qui s’accompagnait de nouvelles ambitions, avec l’annonce de 170 millions d’investissements sur les vingt prochaines années. Outre l’adaptation des infrastructures aux évolutions réglementaires liées à sécurité, cette enveloppe était destinée à une extension de l’aéroport, arrivé à saturation en 2019.

À l’époque, l’aéroport régional atteignait un trafic de 2,2 millions de passagers et ses prévisions le conduisaient tout droit à 3,9 millions de passagers dès 2039. Dès 2020, le trafic devait ainsi atteindre les 2,4 ou 2,5 millions de passagers, mais la crise sanitaire est venue rebattre les cartes… A court terme, les perspectives ne sont pas bonnes. "Pour 2021, nos prévisions vont de -40 à -60 % de trafic. Il s’agit de scénarios pessimistes que nous avons établis afin de dimensionner au mieux les coûts", souligne Christophe Coulon, président du Smalim (syndicat mixte des aéroports de Lille et de Merville), le propriétaire de l’aéroport lillois. Pour autant, la direction confirme le maintien des 170 millions d’euros d’investissement, avec un calendrier toutefois adapté.

Une croissance du trafic toujours espérée

Alors que l’aéroport de Roissy-CDG a récemment enterré son projet d’extension (chiffré à plus de 7 milliards d’euros), l’aéroport de Lille-Lesquin, lui, persiste et signe. "Comparaison n’est pas raison. Nous sommes sur un projet d’une tout autre envergure", plaide Christophe Coulon, qui prévoit toujours d’atteindre les 3,9 millions de passagers en 2039, soit le double du trafic réalisé en 2019.

"Il est vrai que le trafic est actuellement à plat, mais le temps de l’aérien est un temps long, justifie Christophe Coulon. Ce projet a été pensé sur vingt ans. La base de tout, c’est la saturation de l’infrastructure, qui a été atteinte dès 2019, sachant que l’aéroport de Lille se développe de manière naturelle depuis une dizaine d’années". Une croissance naturelle qui devrait donc se poursuivre, selon la direction, dès le retour à la normale.

Nouveau timing pour l’aérogare

La question qui se pose est donc celle de la reprise. "La clé, ça va être l’état du trafic durant l’été. Nous sentons que les gens ont envie de se déplacer et ils le feront dès que les conditions sanitaires le permettront. Nous avons l’espoir d'un redémarrage vers avril/mai, grâce à la campagne de vaccination", commente Florent Janssen, le nouveau président de la société Aéroport de Lille SAS.

En attendant d’y voir plus clair, l’aéroport continue de mettre en œuvre les grandes étapes de son projet. La concertation publique achevée récemment a conduit à des ajustements sur différents volets, comme les conditions d’accueil des passagers, l’impact sur les riverains, notamment en termes de nuisance sonore ou encore sur l’environnement… Dès juin ou juillet, l’aéroport va déposer la demande de permis de construire. "Nous poursuivons le processus d’instruction mais la mise en œuvre des travaux pourra être différée en fonction de la reprise, sauf pour les mises aux normes de sécurité", annonce Christophe Coulon.

Ainsi, sur les 170 millions d’investissements prévus, 100 millions d’euros concernent l’agrandissement de l’aérogare, pour une mise en service initialement prévue en 2023 mais qui ne pourrait intervenir qu'en 2025, voire plus tard.

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