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L’activité reprend des couleurs dans les ports de la Manche
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L’activité reprend des couleurs dans les ports de la Manche

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Après des années difficiles liées au Brexit et au Covid, l’activité reprend dans les ports de plaisance mais aussi sous la halle à marée de Granville. Plus de 7 millions d’euros d’investissements sont prévus en 2023 par la Société publique locale des ports de la Manche.

À Granville, le port du Hérel va bénéficier de projets d’investissement estimés à 3 233 000 € en 2023 — Photo : Ingrid Godard

La société publique locale (SPL) des ports de la Manche tire un bilan positif de l’année 2022. Le retour à la normale de l’activité va permettre des investissements dans les infrastructures portuaires. La SPL prévoit ainsi d’investir 7,3 millions d’euros en 2023 sur les différents ports gérés (Saint-Vaast-la-Hougue, Barneville-Carteret, Granville, Port-Bail-sur-Mer, Barfleur, la Hague) avec, notamment, l’acquisition d’une drague stationnaire pour 1,5 million d’euros. Sont également prévus des travaux liés à l’environnement avec la mise en place de systèmes de dépollution, l’achat de semi-rigides électriques, des chauffe-eau solaires ou encore des cuves de stockage d’eau de pluie. "Il n’est plus acceptable que l’on fasse le carénage d’un bateau avec de l’eau potable", insiste Olivier Lemaignen, directeur de la SPL.

Le port de pêche de Granville n’est pas en reste. Le port du Hérel va bénéficier de projets d’investissement estimés à 3 233 000 euros en 2023. Le renouvellement de la station à carburant pour 800 000 euros est envisagé ainsi qu’une modernisation du système frigorifique de la criée estimé à 700 000 euros. La pose de panneaux photovoltaïques et une peinture blanche sur le toit de la criée sont aussi au programme.

Granville reste le premier port coquillier français

Olivier Lemaignen se félicite du bilan de la criée granvillaise. "C’est sûrement l’une des meilleures années réalisées par le port de Granville depuis que nous en assurons la gestion. Le chiffre d’affaires est en hausse de 14 % par rapport à̀ l’année précédente avec 24,8 millions d’euros de transactions. Le tonnage a augmenté de 1 % avec 10 200 tonnes de produits de la pêche débarqués." Granville conserve sa première place de port coquillier français avec des coquillages qui représentent 88 % du tonnage total. La coquille Saint-Jacques, première espèce débarquée sous la halle à marée de Granville avec 3 584 tonnes (8 536 000 € de CA), occupe à elle seule 34 % du chiffre d’affaires et le bulot arrive à la seconde place. L’été chaud a pourtant perturbé la ressource et ses volumes sont en chute de 22 % pour un prix en hausse de 37 %.

Un bémol toutefois : pour que les navires jersiais puissent débarquer des produits vivant dans le port de commerce de Granville, un service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire (Sivep) aux frontières est obligatoire. "Il y a un blocage administratif", estime Damien Pillon, président des Ports de la Manche. "Nous avons déposé le dossier en 2020 et à ce jour n’avons pas de réponse". Sans ce Sivep, le port de commerce de Granville perd a minima 2 000 tonnes de marchandises au détriment de Saint-Malo.

Le retour des Britanniques

Après deux années moroses, l’activité reprend également dans les ports de plaisance, avec une fréquentation supérieure à 2019. Au total, 6 885 navires visiteurs ont fait escale en 2022. Les responsables constatent un retour en force de la clientèle britannique avec 726 bateaux accueillis en 2022 contre 77 en 2021 et anglo-normande avec 864 bateaux en 2022 contre 220 en 2021. Une reprise due en partie à l’assouplissement des procédures douanières, depuis juillet 2022, qui a permis de faciliter la venue des touristes.

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