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La medtech Eomaia cherche des fonds pour son essai clinique destiné à aider les enfants prématurés
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La medtech Eomaia cherche des fonds pour son essai clinique destiné à aider les enfants prématurés

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La start-up nantaise Eomaia a mis au point un dispositif biomimétique qui permettrait aux mères d’enfant prématuré d’extraire leur colostrum, afin de faire profiter leur nouveau-né des bienfaits immunitaires de ce concentré. Eomaia cherche actuellement des fonds afin de financer une étude clinique au premier semestre 2024.

En attendant la validation de son dépôt de brevet, Danièle Pro, fondatrice d’Eomaia, montre le dessin de son dispositif — Photo : Benjamin Robert

"Très fragiles, les grands prématurés n’ont pas la capacité de téter et ne bénéficient donc pas des bienfaits immunitaires du colostrum". Pour y remédier, Danièle Pro, fondatrice de la start-up Eomaia en 2022, a mis au point un système afin d’extraire ce liquide produit par le sein maternel durant les cinq jours après l’accouchement, avant d’être remplacé par le lait. "Chez les grands prématurés, les études ont montré que les séjours en néonatologie sont en moyenne réduits de cinq jours lorsque le nouveau-né reçoit le colostrum riche en anticorps", explique Danièle Pro. Sauf qu’aujourd’hui, très peu d’enfants prématurés bénéficient de ce colostrum car il faut l’extraire en pressant le sein à la main.

Objectif : lever 400 000 euros

"Cette pratique est complexe et nécessite un accompagnement des soignants. Les tire-laits classiques ne fonctionnent pas non plus car le colostrum est trop visqueux. Nous avons donc mis au point un dispositif qui mime l’effet de succion de la bouche de l’enfant. Sa forme, qui fait l’objet d’un brevet, nous permet de cumuler les effets d’aspiration et de compression des canaux lactifères pour extraire le colostrum sans douleur", détaille Danièle Pro.

Accompagnée par Atlanpole, Eomaia a déjà obtenu la bourse French Tech de Bpifrance d'un montant de 30 000 euros, qui lui permet de financer la partie réglementaire et la mise en place d’un procédé d’industrialisation. Dorénavant, la jeune start-up cherche à lever 400 000 euros auprès d’investisseurs afin de produire un effet levier près des banques et organismes publics. Ces fonds permettront notamment de financer la phase clinique au premier semestre 2024 et de recruter ensuite de premiers commerciaux.

Un dispositif le plus low-tech possible

Le dispositif d’Eomaia est composé d’une pièce en silicone comprenant une chambre à vide, qui crée un effet ventouse au bout du sein. Un tube standard déjà présent dans le commerce vient s’y fixer et récolter ensuite les quelques millilitres de colostrum. "D’une taille unique, le dispositif vient se poser en amont de l’aréole, tout comme le ferait la bouche d’un enfant", poursuit Danièle Pro.

Vendu directement aux maternités et à usage unique, l’appareil se veut le plus low-tech possible, utilisant un minimum de ressources. "C’est un aspect central car les maternités sont des lieux où l’arrivée de nouvelles machines n’est pas forcément bien perçue, avec des futurs parents qui ont envie de plus en plus de revenir vers des accouchements naturels. Notre dispositif doit donc être le plus simple et intuitif possible. La compression se fait directement par les jeunes mamans, afin qu’elles puissent trouver facilement le juste milieu entre une pression assez forte pour extraire le colostrum, et suffisamment douce pour ne pas créer de douleur", précise la dirigeante.

Soutien des lactariums de France

L’essai clinique, qui se déroulera au CHU de Nantes début 2024 sur une quinzaine de femmes, permettra notamment de recueillir de premiers retours d’expérience sur l’efficacité et l’appropriation du dispositif. "L’association des lactariums de France nous a déjà exprimé une lettre de soutien, car nous permettrions de réduire un de leurs problèmes principaux qui est le manque de dons de lait maternel", projette Danièle Pro.

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