C’est à Apprieu, à une demi-heure au Nord de son ancien atelier de Grenoble que Thierry Court, chocolatier, confiseur et fondateur de la marque de confiserie Les Petits Bonheurs (8 salariés ; 500 000 euros de CA) a décidé d’établir son nouveau site de production. Un emplacement stratégique estime le confiseur, entre Lyon et Grenoble, qui devrait notamment faciliter l’acheminement des matières premières. "La capacité de production de notre atelier grenoblois n’était absolument plus adaptée à notre carnet de commandes", explique ainsi Thierry Court qui espère quadrupler a minima sa production. "Notre nouveau centre va nous permettre de produire jusqu’à 150 tonnes de confiseries et chocolats par an, contre 15 tonnes à Grenoble", ajoute-t-il.
Pour ce faire, le confiseur a investi dans du nouveau matériel, dont trois turbines, une enrobeuse ou encore une machine de découpe jet d’eau. "Les travaux, réalisés en tout juste quatre mois, ont représenté un investissement de 750 000 euros, tandis que l’achat du matériel nous a coûté 560 000 euros", détaille le dirigeant des Petits Bonheurs.
Un financement obtenu via des prêts bancaires classiques et grâce à un tour de table de 850 000 euros bouclé en mars 2023 auprès de partenaires privés de la distribution et de l’e-commerce et des fonds Casra Capital et RDD. "L’achat du bâtiment a été réalisé par une autre société", ajoute Thierry Court, qui demeure actionnaire majoritaire de l’entreprise, aux côtés de son épouse Nadège. Coût total de l’investissement : 1,3 million d’euros.
Une demande de plus en plus soutenue
L’accélération prochaine de la production devrait permettre au confiseur de répondre à une demande croissante, alors que le Grenoblois a déjà séduit des enseignes bien connues : les Galeries Lafayette, Le Printemps ou la Grande Épicerie commercialisent ainsi ses produits au sein de leurs magasins. Quelques hôtels de luxe parisiens ont également référencé la gamme des Petits Bonheurs pour la proposer à leurs clients. La marque entend aussi s’attaquer à de nouveaux réseaux de distribution, tels que les boutiques Relay en gares et aéroports, ou dans les parcs d’attractions et les cinémas. Dans ce contexte, le confiseur espère atteindre un chiffre d’affaires d’un million d’euros à horizon deux ans et de 6 millions d’ici 5 ans.
Un savoir-faire artisanal
Un défi que Thierry Court compte relever en misant sur la spécificité de sa marque, et qui lui a pour le moment permis de tirer son épingle du jeu face aux géants de la confiserie. Les Petits Bonheurs entendent ainsi revisiter les bonbons et biscuits ou barres phares de l’industrie agroalimentaire, avec le savoir-faire artisanal d’un chocolatier pâtissier, et des ingrédients plus naturels et moins sucrés. Thierry Court souhaite d’ailleurs conserver le côté artisanal de ses produits, malgré le passage à une production à plus grande échelle. "Malgré ses projets de croissance, Les Petits Bonheurs est - et restera - une marque artisanale, où la transmission des gestes et le savoir-faire humain primeront toujours sur la mécanisation", termine le confiseur.