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La marque BO&MI1 fait des pulls des œuvres d'art locales
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La marque BO&MI1 fait des pulls des œuvres d'art locales

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Après une carrière dans la banque, Sandy Coudercher lance une marque de pulls haut de gamme originale, éthique et 100 % locale. Les produits sont fabriqués en série limitée dans un rayon de 100 km autour de Saint-Etienne.

Cinq pulls, produits à 200 exemplaires chacun, composent la première collection de BO & MI1, la marque textile locale haut de gamme lancée à Saint-Etienne — Photo : HUBERT GENOUILHAC PHOTUPDESIGN

Lassé par "la pression des responsabilités et des objectifs à atteindre" du monde de la banque dans lequel il a exercé pendant treize ans, Sandy Coudercher a tout plaqué fin 2019 pour se lancer dans l’entrepreneuriat. "J’avais envie d’autre chose et comme j’ai toujours été intéressé par les entrepreneurs autodidactes, j’ai décidé de m’ôter cette frustration de ne pas essayer de le devenir. J’ai démissionné sans idée précise mais avec des pistes en tête", relate ce Stéphanois de 38 ans.

Inspiré par les success stories du Slip Français et des jeans 1083, et porté par son appétence pour la mode et l’art, Sandy Coudercher imagine BO & MI1 (prononcé "bohémien"), une "marque d’art à portée", composée de pulls jacquard en coton pima, produits en série limitée. Des pulls dont les motifs reprennent ceux de la sérigraphie papier dessinée et signée par un artiste, vendue avec le pull.

"Je cherchais un produit de niche, qui prenne à la fois le contrepied de la fast fashion et du luxe qui se repose trop souvent sur sa seule notoriété en apposant son logo sur un molleton basique", explique-t-il. Éthique et 100 % local La marque BO & MI1 ne propose qu’une seule collection par an, dans laquelle on trouve cinq pulls différents produits à 200 exemplaires. "Cela m’évite d’avoir des stocks à dévaluer et le phénomène de rareté me permet de maintenir un prix constant qui permet à toute la chaîne de valeur de vivre décemment de son travail", précise le fondateur. Désireux de faire un produit "nativement et véritablement éthique", Sandy Coudercher s’est appuyé sur une fabrication 100 % locale, "dans un rayon de 100 km autour de Saint-Etienne". Les étiquettes sont réalisées chez JSD à Saint-Etienne, les prototypes chez Tricot Rem à Roanne, le tricotage par Jersey De La Bûche au Coteau et la confection par les ateliers Pérard à Renaison. "Comme j’ai banni les conditionnements plastiques, mes pulls sont conditionnés dans des fourreaux tissés chez Indispen’sac, une intra-entreprise des Tissages de Charlieu, et envoyés dans des boîtes en carton produites à Saint-Just-Malmont, en Haute-Loire. Les sérigraphies papier sont, elles, imprimées en presse manuelle chez Estampille Édition à Saint-Etienne", précise le dirigeant.

La rareté pour modèle

Pour sa première collection, Sandy Coudercher s’est associé à XKUZ, un artiste issu du street art, qui a réalisé les cinq visuels des pulls commercialisés au prix de 329 euros, en prévente sur la plateforme KissKissBankBank, et à partir de la mi-novembre, sur son propre site marchand. "L’objectif, c’est d’écouler les 1 000 pulls mais, si je ne les vends pas tous, ce ne sera pas un échec. J’ai un premier point mort autour 500 pulls", indique le dirigeant, qui ne prévoit pas d’augmenter les volumes en 2022. "Je ne suis pas dans une logique de faire plus. Ce qui m’intéresse, c’est de donner de la valeur au produit en misant sur la rareté", commente l’intéressé.

Dans cette optique, Sandy Coudercher envisage déjà de se rapprocher d’artistes de grande renommée et/ou de maisons réputées dans l’univers du luxe pour des opérations de cobranding.

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