En 2017, Juliette et Charlotte Biotteau ont cofondé la marque de prêt-à-porter pour homme Montlimart sur trois promesses : une fabrication de proximité, des produits écoresponsables et le parrainage de ruches et d’abeilles pour chaque commande passée. Depuis sa création, l'entreprise qui porte le nom de la commune du Maine-et-Loire où siège le groupe Eram, auquel elle est adossée, s’efforce de maintenir ce cap.
Elle vient même de le renforcer en lançant sur le marché un pull tricoté en 3D à Saint-Malo avec du coton biologique, dans le nouvel atelier de la société 3D-TEX. "C’est un procédé qui n’existait industriellement jusque-là qu’au Japon, témoigne Juliette Biotteau. Il permet le tricotage d’un pull sans couture, avec seulement 1 % de perte de matière contre 15 à 30 % pour une fabrication traditionnelle."
88 % de produits faits en France
Pour Montlimart, ce produit s’ajoute à une gamme d’environ 80 références de chemises, pulls, polos et accessoires. "Nous sommes actuellement à 88 % de produits entièrement faits en France, dont 100 % de nos accessoires, ajoute Juliette Biotteau, et cette proportion continue d’augmenter." La marque travaille ainsi avec des sociétés des Pays de la Loire ou d’Auvergne, fait fabriquer des bottines dans la commune voisine de Beaupréau-en-Mauges, et fera produire prochainement des baskets éco-conçues par une autre société du groupe Eram, la Manufacture, à Montjean-sur-Loire. Au plus loin, la marque angevine se fournit en Tunisie, auprès de l’unité de fabrication d’une société des Deux-Sèvres, et fait venir son coton du Portugal.
"Pour notre gamme textile, nous sourçons du coton bio et de la laine entièrement recyclée qui provient de la Filature du Parc, à Carcassonne, ajoute Juliette Biotteau. Notre prochain projet est de l’utiliser pour des pulls faits en 3D. Nous mettrons aussi sur le marché en 2022 des maillots de bain et des polos produits à Saint-Pierre-Montlimart par TBS, une autre marque du groupe."
Doubler le chiffre d'affaires
Le made in France revendiqué par Montlimart porte ses fruits, d’autant plus depuis la crise sanitaire où la tendance s’est accélérée. "Le phénomène va durer, prédit Juliette Biotteau. Beaucoup de gens ont envie de soutenir l’économie locale et s’enthousiasment pour les produits faits en France derrière lesquels on raconte une histoire qui leur parle."
Montlimart commercialise à 80 % en ligne sur son propre site internet, et travaille également avec une quinzaine de revendeurs indépendants à Paris, Toulouse, Albi ou encore Saint-Nazaire. La marque dispose aussi de corners dans trois boutiques de Bocage, une autre marque du groupe Eram. De trois personnes, la jeune entreprise va passer prochainement à cinq collaborateurs. "Fin avril 2020, nous avons enregistré un boom des ventes, qui s’est reproduit avant les fêtes de fin d’année. Le consommateur apprécie de faire des cadeaux made in France et nous avons réalisé 70 % de notre chiffre d’affaires entre octobre et décembre." Cette année, Montlimart aimerait atteindre un million d’euros de chiffre d’affaires, soit environ le double de celui de l’an passé.
