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Kevin Lapillonne (PIM) : "Trouver une entreprise à racheter a été un vrai sacerdoce"
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Kevin Lapillonne dirigeant de PIM "Trouver une entreprise à racheter a été un vrai sacerdoce"

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Leader sur un marché de niche, la discrète société PIM, basée à Vallauris, est spécialisée dans l’isolation acoustique et réalise des chantiers aux quatre coins de la France, principalement pour le compte de gestionnaires de cinémas. Lauréat de Réseau Entreprendre Côte d’Azur, Kevin Lapillonne l’a reprise fin 2021. Une première expérience d’entrepreneur après des années de salariat.

Kevin Lapillonne a repris PIM en 2021 — Photo : DR

Pourquoi avoir repris PIM (6 collaborateurs, CA 2021 : 6,5 M€) fin 2021 ?

J’ai toujours voulu être entrepreneur mais après mes études à l’Edhec de Nice, je me suis fait happer par le salariat. J’ai commencé à la direction des achats de la Société des Bains de Mer à Monaco, j’ai été recruté pour l’ouverture du Monte-Carlo Bay Hôtel notamment en tant que responsable approvisionnement, j’ai rejoint ensuite un groupe hôtelier qui s’implantait aux Baux-de-Provence, puis une entreprise dans le désamiantage dont j’ai géré la réorganisation sur la partie supply chain. Je m’ennuie rapidement ! Et puis à 38 ans, j’ai tout plaqué. En septembre 2019, j’ai commencé à chercher une entreprise à racheter. Cela a été un vrai sacerdoce. Je cherchais une petite entreprise positionnée sur une niche, rémunératrice, que je puisse acheter avec mes fonds. Cela a été très compliqué !

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans cette recherche ?

Je me suis rendu compte qu’il me fallait impérativement travailler mon réseau. Lors d’un petit-déjeuner organisé à Sophia Antipolis, j’ai rencontré une personne de la Banque de France qui m’a parlé de PIM et m’a mis en relation avec le vendeur. Nous étions alors fin février 2020, j’ai pu profiter du confinement pour mener mon audit. Le dirigeant a été très transparent. Mais ce fut la douche froide : je ne pouvais finalement pas la racheter car je n’avais que 6 % d’apport de la valorisation de l’entreprise. Sept mois plus tard, j’ai donc tout abandonné et relancé mes recherches. Avec un logiciel spécialisé, j’ai fait du tracking d’entreprises, tout secteur confondu, qui réalisaient entre 1 et 5 millions d’euros de chiffre d’affaires et dont le dirigeant avait plus de 60 ans. J’ai pu en identifier une centaine que j’ai toutes appelées. J’ai travaillé sur une dizaine de dossiers, fait des propositions de rachat à trois d’entre elles mais les dirigeants n’étaient pas tout à fait prêts à vendre. En décembre 2020, j’ai rappelé PIM. J’ai alors trouvé une banque qui me suivait en dette si Bpifrance suivait aussi. Il me restait encore 25 % du montant à trouver. Je me suis alors associé à deux personnes de l’entreprise et pour les 15 % restants, j’ai proposé au vendeur 10 % en crédit et 5 % sur les futurs résultats.

Quelles sont vos ambitions pour PIM ?

C’est une entreprise excessivement rentable. Depuis plus de vingt ans, elle réalise l’isolation acoustique de salles de cinéma, de spectacles, de bureaux d’entreprises ou de centres culturels. Nous avons mené les chantiers du Cinéma Pathé à Dijon, du cinéma d’art et d’essai sur la Canebière à Marseille, du cinéma CGR de La Ciotat, du Conservatoire d’Antibes, de la salle de concert du Futuroscope à Poitiers, d’une salle multimodale à Chartres, d’un lycée, de studios pour France Télévisions… Historiquement, 90 % de l’activité de PIM se fait sur des salles de cinéma mais il y a plein de choses à faire ! Nous travaillons par exemple sur de nombreux dossiers concernant les Jeux Olympiques de Paris. Il y a des projets très intéressants. Le chiffre d’affaires moyen de l’entreprise est de 6,5 millions d’euros, l’objectif est d’atteindre rapidement les 8 millions d’euros et de structurer en conséquence. Nous avons déjà recruté une personne.

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