Toulouse
Insight : quelles PME occitanes ont participé à la mission martienne ?
Toulouse # Spatial # Innovation

Insight : quelles PME occitanes ont participé à la mission martienne ?

S'abonner

La mission spatiale Insight de la Nasa, qui a pour objectif l'étude de la structure interne de Mars, doit atterrir le lundi 26 novembre, à 20h54, sur la planète rouge. L'un des principaux instruments, le sismomètre SEIS, a été assemblé à Toulouse. Voici comment, grâce à sept PME occitanes, SEIS a pu être fabriqué et testé dans les temps.

Maquette en taille réelle de la mission martienne Insight, exposée à la Cité de l'espace (Toulouse) où une retransmission de l'atterrissage sur Mars est prévue en direct ce 26 novembre — Photo : Cité de l'espace

Ce lundi 26 novembre, à 20h54, la mission Insight de la Nasa doit se poser sur Mars. Une retransmission en direct est d'ailleurs prévue à la Cité de l'espace. Après sept mois de voyage, ses trois principaux instruments (SEIS, HP3 et RISE) ont jusqu'à 2020 pour étudier la structure interne de Mars, et ainsi aider à mieux comprendre l'évolution des planètes telluriques de notre Système solaire.

C'est la première fois qu'un sismomètre, instrument capable de détecter les mouvements du sol, va être déployé sur un autre astre que la Terre. Sous responsabilité française, SEIS a été assemblé à Toulouse, avec la supervision du Centre national d'études spatiales (Cnes) et la participation clef de sept PME occitanes.

« Une adaptabilité extraordinaire »

« La société Erems, basée à Flourens (Haute-Garonne), a fourni quasiment toute l'électronique du sismomètre », met en lumière Philippe Laudet, chef de projet SEIS au Cnes. Elle a fabriqué trois cartes électroniques sur sept pour le boîtier principal de l'instrument qui se trouve sur l'atterrisseur, et trois boîtiers électroniques qui seront directement en contact avec le sol martien. « Erems a fait preuve d'une adaptabilité et d'une réponse extraordinaires. Malgré leurs nombreux clients, ils ont su prioriser SEIS quand nous avions des urgences. » L'entreprise flourensoise a été choisie pour sa réputation internationale, sa proximité géographique et ses 10 années de collaboration avec le Cnes.

« Les PME sollicitées ont été très efficaces, souples et réactives (...) dans des délais impossibles ! »

De son côté, la PME Steel Electronique de Martres-Tolosane (Haute-Garonne) a fourni des oscillateurs, intégrés sur les cartes électroniques d'Erems. Depuis Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées), ISP System a développé un moyen de test qui a permis de qualifier le sismomètre chez Airbus en juin 2017. « Ils ont réussi à fabriquer un "berceau" articulé de plusieurs centaines de kilogrammes, pour incliner les trois capteurs sismiques de l'instrument, dans une chambre froide et sous vide que l'on ne pouvait pas ouvrir !, s'exclame Philippe Laudet. Et tout cela en à peine trois mois. »

Un budget français de 106 millions d'euros

La société toulousaine Smac, spécialiste de l'étanchéité et de la façade, a quant à elle fourni un sous-système constitué de trois suspensions en plastique, "caoutchouteuses", pour protéger le sismomètre de la casse. En effet, SEIS est un instrument très sensible capable de détecter des mouvement de la taille... d'un atome. Les suspensions vont donc permettre d'absorber les fréquences dangereuses, et par toutes les températures, afin d'éviter que le sismomètre ne se dérègle à l'atterrissage sur Mars.

Enfin, Mecano ID, Comat et Atelier Images ont également apporté leur pierre à l'édifice. « Le lot de PME sollicité a été très efficace, souple et réactif, sans jamais détériorer la qualité de l'instrument. Et dans des délais impossibles ! », souligne Philippe Laudet.

Le sismomètre SEIS, dont la R&D a démarré en 1995 et la construction en 2012, a nécessité un budget de 166 M€, dont 106 M€ insufflés par la France (86 M€ du Cnes et 20 M€ du CNRS). La mission américaine Insight représente au total un investissement d'un milliard d'euros.

Toulouse # Spatial # Innovation