En revendiquant plus de 50 % de parts de marché en France, Icko Apiculture (CA 2021 : 33 M€ ; 120 salariés) compte bien asseoir un peu plus son leadership. Spécialisée dans la vente de matériels, d’équipements et de produits dédiés à l’apiculture, la société fondée en 1947 du côté de Bollène (Vaucluse) a pris possession début décembre 2021 de son nouveau navire amiral à Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme). Sur près de 14 000 m², la société vient d’y installer son siège mais également la totalité de ses capacités logistiques et de fabrication. Au total l’investissement est de l’ordre de 14 millions d’euros dont 4 millions d’euros à la charge de l’entreprise pour les équipements et les lignes. "Je suis propriétaire à titre personnel du terrain de 4 hectares et du bâtiment que je loue à Icko", précise le président, Pierre Ickowicz, troisième génération à la tête de l’entreprise familiale.
Avec ce site, Icko se dote d’une surface de stockage de 30 % supplémentaire mais surtout l’entreprise compte profiter de cette nouvelle unité pour centraliser et optimiser ses process. "Nous étions jusqu’alors installés sur un site de 8 000 m² agrandi à plusieurs reprises mais où les flux logistiques n’étaient pas optimisés. Nous perdions en productivité", souligne le patron.
La France, un pays apicole
La PME profite depuis une dizaine d’années d’un fort engouement des particuliers amateurs d’apiculture. "Le marché est en croissance de 5 à 10 % par an, note-t-il. Mais surtout, la France se distingue des autres pays par un nombre croissant d’amateurs qui se lancent. Nous sommes l’un des pays les plus développés et les plus structurés au monde en matière apicole", analyse-t-il.
Avec plus de 5 000 références dédiées à l’apiculture (ruches, protection, extracteur, emballage et conditionnement, machine, cire d’abeille et produits issus des abeilles), Icko Apiculture réalise un peu plus de la moitié de son chiffre d’affaires auprès des particuliers. L’autre part majeure est réalisée auprès des professionnels et des revendeurs BtoB et BtoC. "Nous constatons également parmi nos clients une cible de pluri actifs, c’est-à-dire des amateurs qui deviennent professionnels avec un cheptel de ruches qui croît de manière exponentielle", explique Pierre Ickowicz, évoquant notamment les agriculteurs.
Pour le dirigeant, l’apiculture séduit les Français puisqu’elle revêt une double facette : "elle est écoresponsable puisque les abeilles participent au maintien de la biodiversité et économique puisque l’investissement de départ, de l’ordre de 1 000 €, est vite rentabilisé par la vente de miel et des produits connexes".
Développer l’international
Pour satisfaire cette demande croissante en France, Icko détient 16 points de vente en propre en France et dessert 214 revendeurs dans le monde dont 191 en France. Après 6 nouvelles ouvertures en 2021, Pierre Ickowicz compte stabiliser son réseau en France avec quelques exceptions. Surtout, il compte mettre plus d’énergie pour développer Icko à l’international alors que l’entreprise réalise 15 % de ses revenus à l’export. "Nous souhaitons reproduire notre success story à l’international.", annonce-t-il. La société vient d’ouvrir une filiale en Italie et veut développer le Maghreb et le Moyen-Orient, tout en pouvant déjà compter sur des relais commerciaux en Amérique Latine, au Canada, au Danemark ou encore en Pologne.
Un déploiement international qui passe par des revendeurs présents sur place mais aussi par la vente en ligne. L’entreprise va déployer prochainement un nouveau site de vente en ligne qui sera décliné en quatre langues à la fin de l’année pour séduire de nouveaux clients. "Aujourd’hui, nous faisons 20 % de nos ventes par l’e-commerce, la marge de manœuvre est encore importante", avance-t-il, alors que 40 % du chiffre d’affaires reste réalisé en boutique et le reste est fait en vente à distance (téléphone, mail).
Revendeurs mais aussi fabricant
Pierre Ickowicz capitalise aussi sur une facette moins connue de son activité, celle de fabricant. "60 % de nos produits sont estampillés Icko dont la fabrication est sous-traitée ou protégée par des accords de distribution exclusifs. Mais 20 % sont fabriqués ici à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Nous avons une ligne pour la production de cire gaufrée, de nourriture liquide et solide pour les abeilles, de fabrication de toits en tôle galvanisées pour les ruches et de conditionnement en pots en verre", détaille-t-il. Un modèle global que le dirigeant compte exploiter pour toucher 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 et doubler ses revenus à horizon dix ans.
