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Guyot offre une deuxième jeunesse à son usine de Morlaix
Finistère # Gestion des déchets

Guyot offre une deuxième jeunesse à son usine de Morlaix

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Le groupe modernise son site spécialisé depuis 2014 dans la valorisation des déchets avec un investissement de 28 millions d’euros. Outre une hausse de ses capacités de traitement à l’année, Guyot souhaite ancrer ses positions sur le marché du combustible solide de récupération (CSR). Les potentiels clients répondent déjà présents.

La famille Guyot a présenté son nouvel outil de valorisation des déchets à Saint-Martin-des-Champs (Finistère) — Photo : Jonathan Konitz

Le groupe familial brestois Guyot (400 salariés, 280 M€ de CA en 2022) a investi 28 millions d’euros (dont 18 % d’aides de l’agence de la transition écologique), pour rajeunir son centre de valorisation des déchets situé à Saint-Martin-des-Champs près de Morlaix (Finistère). La nouvelle usine, de la filiale Guyot Environnement, comprend 8 000 m² de bâtiments couverts pour 18 mètres de haut.

L’équipement, opérationnel depuis octobre, ambitionne de traiter 65 000 tonnes de déchets par an (300 tonnes par jour) contre 45 000 tonnes auparavant. Ces derniers, non dangereux, proviennent de l’activité des industriels ou des déchetteries de collectivités. "50 % seront transformés en combustibles solides de récupération (CSR), 40 % seront revalorisés (bois, métaux, plastiques, etc.) et 10 %, sans solution, seront enfouis contre 30 % auparavant", planifie Bertrand Le Floch, codirigeant de Guyot Environnement.

Le calendrier s’enchaîne bien : le centre de tri de Ploufragan (Côtes-d’Armor), exploité pour le compte de Kerval Centre Armor, verra son contrat d’exploitation se terminer à l’été 2024. Lui aussi produisait du CRS. Si bien que l’ouverture du centre de Saint-Martin-des-Champs viendra compenser.

Créations de vingt emplois

Le projet s’accompagne de l’embauche de vingt collaborateurs portant l’effectif total du site à 45 salariés. "Nous recherchions des gens pour des postes avec des compétences managériales", détaille Erwan Guyot, l’un des codirigeants, mais aussi pour des emplois en cabine de tri malgré une large part accordée à l’automatisation du process. "Le geste humain restera prédominant dans la qualité obtenue après une machine. La machine peut être sujette à une erreur de tri que l’humain pourra combler derrière", argumente Bertrand Le Floch.

Des cabines de tri que Guyot Environnement vante comme "très lumineuses […] permettant de travailler dans de bonnes conditions." Derrière ces propos se dessinent les difficultés de recrutement sur ce type de poste. "Pour attirer des gens, vous devez offrir de bonnes conditions. Nous avons travaillé en amont avec l’insertion sociale locale pour former des collaborateurs qui avaient été repérés sur des salons au préalable."

Contexte favorable au CSR

La hausse du prix de l’énergie joue en faveur du CSR made in Guyot. Aujourd’hui, le produit est écoulé auprès des cimenteries françaises et européennes mais de nouveaux débouchés se dessinent. "Des gros consommateurs d’énergie […] qui ne nous ont pas trop écoutés entre 2016-2021, nous courent après depuis la crise énergétique", s’amuse Erwan Guyot.

Le CSR produit à Morlaix alimentera aussi la future chaufferie du port de Brest (20 MW, démarrage prévu fin 2025 - début 2026), à raison de 35 000 tonnes par an. Un second site de production de CSR pourrait "éventuellement" voir le jour à Nantes mais le clan Guyot préfère ne rien confirmer à l’heure actuelle. Dans un premier temps, un centre de valorisation des déchets y sortira de terre fin 2023, pour un investissement de 10 millions d’euros.

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