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Guillaume de Sorbay : "Nous misons sur l’apprentissage dans notre stratégie de recrutement et de transmission du savoir-faire"
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Guillaume de Sorbay : "Nous misons sur l’apprentissage dans notre stratégie de recrutement et de transmission du savoir-faire"

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À Eslettes, en Seine-Maritime, l’entreprise de menuiserie Simmad Escaliers n’hésite pas à employer de nombreux apprentis pour transmettre son savoir-faire. Pour le dirigeant Guillaume de Sorbay, l’apprentissage reste un bon moyen de recruter de nouveaux profils dans des métiers souvent en tension.

Fabien Renault, 25 ans, est en apprentissage au sein de l’entreprise Simmad Escaliers à Eslettes. Son père Frédéric travaille également dans l’entreprise depuis 1989 — Photo : Simmad Escaliers

Dirigeant des entreprises Simmad Escaliers (40 salariés) et JPB Menuiseries (30 salariés) à Eslettes, en Seine-Maritime, Guillaume de Sorbay n’hésite pas à intégrer, chaque année, dans sa stratégie de recrutement, cinq à six apprentis au sein de ses effectifs. "Cela fait partie de notre stratégie de développement et de notre volonté de transmissions d’un savoir-faire ancestral, que ce soit pour la pose ou la fabrication d’escaliers sur mesure, des travaux de menuiserie en PVC, bois ou alu et même en matière de gestion administrative", reconnaît le dirigeant normand, ancien responsable de marché au sein d’un groupe métallurgique, repreneur de ces deux entreprises de l’agglomération rouennaise, spécialisées dans la fabrique et la pose d’escaliers et les menuiseries PVC, bois, alu. "L’apprentissage nous permet de montrer la réalité du terrain à des jeunes en recherche de métier et aux moins jeunes en reconversion professionnelle."
Entreprises en forte croissance, Simmad Escaliers et JPB Menuiseries sont régulièrement en quête de nouveaux salariés. "Nos anciens apprentis sont prioritaires dans nos recrutements à venir. Nos métiers sont en tension et le fait de miser sur l’apprentissage facilite nos recherches de profils, même si cela demande beaucoup d’engagement de la part de l’entreprise au niveau de la formation et du tutorat", assure le dirigeant.

Miser sur la reconversion professionnelle

Cette volonté de transmission de savoir-faire n’est pas simple à mettre en œuvre, comme le confirme Charlotte du Baret, responsable des ressources humaines chez Simmad Escaliers JPB Menuiseries. "D’abord pour des raisons techniques d’accès à l’entreprise, car nos ateliers sont très excentrés et non accessibles aux transports en commun. Or, beaucoup d’apprentis sont en CAP et sont âgés de 15 à 17 ans. Ils ne sont donc pas titulaires du permis de conduire", explique la DRH qui a dû se réorienter sur davantage de profils de menuisiers en reconversion professionnelle âgés de 20 à 35 ans. L’entreprise travaille ainsi avec des organismes tels que Pôle Emploi, l’APEC, les Missions Locales qui informent l’entreprise des candidats potentiels à la reconversion professionnelle, mais aussi les Compagnons du Devoir.

Semaine d’intégration au sein de l’entreprise

Outre la signature du contrat d’apprentissage (formation initiale ayant pour but d’obtenir un diplôme d’État) ou du contrat de professionnalisation (formation continue conduisant à une qualification professionnelle reconnue) dans le cas d’une reconversion, l’entreprise a dû adapter son mode de fonctionnement pour accueillir au mieux ses apprentis. Elle mise notamment sur une intégration basée sur une vision à 360 degrés de tous les métiers de au sein des différents ateliers. "Nous avons mis en place une semaine d’intégration complète pendant laquelle tous nos apprentis tournent sur tous les postes des ateliers. Ensuite, chaque apprenti est pris en main et accompagné par un tuteur", détaille la DRH. Un livre d’accueil relatant l’histoire et l’organisation de l’entreprise à destination des apprentis a également été élaboré pour faciliter l’intégration des nouveaux venus. "Cette transmission du savoir-faire est vraiment bien vécue et partagée par toute l’équipe", assure Charlotte du Baret. Pour preuve, le métier de menuisier passe même d’une génération à l’autre puisque l’entreprise accueille aujourd’hui en apprentissage, Fabien (25 ans) en reconversion professionnelle, le fils du chef d’atelier Frédéric Renault, en poste dans l’entreprise depuis 1989.

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