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Groupe Millet : "La reprise d'Acibois en pleine crise sanitaire n'a pas été simple"
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Fabrice Millet PDG du groupe Millet "La reprise d'Acibois en pleine crise sanitaire n'a pas été simple"

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La menuiserie industrielle, Acibois, créée en 1930 et installée à Mouen dans le Calvados, a retrouvé, un an après sa reprise par le groupe Millet (Deux-Sèvres), une jolie vitesse de croisière. Pour le PDG Fabrice Millet, la reprise d’Acibois a permis à son entreprise de "grandir et d’évoluer".

Fabrice Millet, PDG du groupe Millet dans les Deux-Sèvres — Photo : Philippe Flamand

Vous avez repris Acibois alors que la crise sanitaire démarrait. Comment cela s’est-il passé ?

Fabrice Millet : La reprise d’Acibois, spécialisée dans la menuiserie bois sur mesure haut de gamme et de ses 37 salariés, à la barre du tribunal, n’a pas été simple. La liquidation judiciaire de l’entreprise devait être prononcée par le tribunal de commerce de Caen le 13 février 2020. Nous avions déposé une offre de reprise mais nous n’arrivions pas à trouver un accord avec le bailleur, propriétaire du terrain. Le tribunal a accepté de repousser la poursuite d’activité pendant un mois afin de nous permettre de finaliser les négociations. Grâce à la Région Normandie qui est intervenue via une aide exceptionnelle de trésorerie de 160 000 euros pour maintenir l’activité jusqu’au 4 mars 2020, nous avons pu présenter à nouveau notre offre devant le tribunal, qui l’a finalement validée. Pour autant nous n’étions pas au bout de nos peines ! Lorsque nous sommes entrés en jouissance de la société normande le 12 mars 2020, le président de la République annonçait le premier confinement général du pays. À peine arrivés, nous étions contraints de fermer l’entreprise et de placer les 37 salariés en chômage partiel jusqu’au 27 avril.

Quelles ont été vos priorités ?

F. M. : Nous étions confiants car nous sentions une vraie motivation des salariés pour nous suivre dans l’aventure. Notre objectif a d'abord été de renouer le lien avec ces salariés pour qu’ils apprennent à connaître le Groupe Millet. Puis nous nous sommes attelés à reprendre contact avec les clients historiques de la société contraints de changer de fournisseurs suite à l’arrêt de l’activité. Nous nous sommes efforcés de récupérer des contrats, car nous étions repartis avec un carnet de commandes quasiment vide. Grâce à la force de frappe du groupe Millet, avec 1 000 salariés et sept sites de production, dont deux sur l’île de la Réunion et un à Saint-Pair-sur-Mer dans la Manche, nous avons pu faire repartir Acibois. Cela nous a permis de construire rapidement un projet solide mais aussi de disposer d’un panel important de nouveaux clients via le carnet d’adresses du groupe.

Avez-vous rencontré des problèmes de financement ?

FM - Non puisque nous avons autofinancé le projet de reprise sans faire appel à des banques (1,5 million d’euros pour le rachat du bâtiment NDLR). Nous avons également autofinancé à hauteur de 600 000 euros, un investissement pour moderniser les outils de production de l’entreprise. Notamment, un nouveau centre d’usinage et des machines à commande numérique qui ont permis d’améliorer la qualité de la production et de gagner en compétitivité sur le marché de la rénovation du patrimoine. L’offre d’Acibois a également été intégrée dans le système d’information du groupe Millet. Nous avons prévu d’investir dans de nouveaux systèmes de finition et d’application de peinture courant 2021. Grâce à ces opérations, Acibois a retrouvé un niveau d’activité supérieur à celle d’avant la crise.

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