Après une année 2022 record, le nombre des intentions d’embauche en 2023 recule de 6,1 % (soit 13 236 de moins qu’il y a un an). Mais avec 203 244 projets de recrutement, les entreprises continuent de beaucoup recruter. "27,9 % des entreprises du Grand Est déclarent avoir l’intention de recruter. Sur 5 ans, cela représente une hausse de 18,1 %", a indiqué Virginie Coppens Menager, directrice régionale Pôle emploi Grand Est, lors de la présentation des données Besoins en main-d'œuvre, organisée au sein de l’entreprise Sew Usocome à Mommenheim (67), le 18 mars.
Le nombre de projets de recrutement à caractère non saisonnier est de 144 099 pour l’année 2023. Ils représentent 70,9 % du nombre total de projets. Les 59 145 projets à caractère saisonnier sont, sans surprise, grandement portés par les régions viticoles (dans le cadre des vendanges).
Les TPE et PME très actives
Les PME de moins de 10 salariés sont particulièrement actives, elles représentent près de la moitié des projets d’embauche (100 496). Les établissements de 10 à 49 salariés ont déclaré 46 509 projets. Au total, plus de 7 projets sur 10 sont donc issus d’établissements de moins de 50 salariés.
Le Bas-Rhin (46 950), la Marne (33 769, mais avec beaucoup de saisonniers) et la Moselle avec 30 395 projets sont les départements les plus "recruteurs" et concentrent 54,7 % des projets d’emplois. Quatre projets sur 10 se situent dans les grands bassins d’emplois que sont Strasbourg, Reims, Nancy, Metz et Troyes.
Les services en tête
Les services totalisent 109 677 projets, soit 54 % du total. Ils se décomposent en 69 308 projets pour les services aux particuliers (34,1 %) et 40 369 pour les services aux entreprises (19,9 %). Près de 20 % des projets émanent de l’industrie agroalimentaire et de l’agriculture. Viennent ensuite le commerce, la construction et l’Industrie manufacturière. "Les cinq métiers les plus recherchés par les employeurs de la région sont les aides à domicile et aides ménagères, les agents d’entretien de locaux, les aides-soignants, les aides, apprentis et employés polyvalents de cuisine ainsi que les infirmiers, cadres infirmiers et puéricultrices", précise la directrice de Pôle Emploi.
Embaucher reste compliqué
Ce dynamisme s’accompagne de tensions. 57,9 % des projets anticipés par les employeurs sont jugés "difficiles" en termes de recrutement. C’est légèrement mieux que l’an dernier (58,3 %) mais c’est deux fois plus qu’il y a 10 ans. Pour différents secteurs, c’est très tendu. Le taux est supérieur à 60 % dans l’industrie manufacturière, de 65,1 % dans les transports, de 67,7 % dans la santé et l’action sociale, et même de 78 % dans la construction. La pénurie de candidats est la principale cause avancée par les entreprises pour expliquer ces recrutements compliqués. "D’où la mobilisation des 525 conseillers Pôle Emploi Grand Est dédiés aux entreprises, qui innovent afin d’élargir le sourcing", n’a pas manqué de rappeler Virginie Coppens Menager.
