La société biopharmaceutique Genfit, basée à Loos (Nord) où elle emploie 200 salariés, vient de conclure "un partenariat stratégique à long terme" avec le groupe pharmaceutique français Ipsen. Installé à Paris, celui-ci commercialise une vingtaine de médicaments dans 115 pays, pour un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros en 2020, avec 5 700 collaborateurs. Il est spécialisé en oncologie, neurosciences, maladies rares et santé familiale. Genfit développe de son côté des traitements contre les maladies du foie.
Ce partenariat porte sur Elafibranor, la molécule phare développée par Genfit. Dans ce cadre, Ipsen fait l’acquisition de 8 % du capital de Genfit, via une prise de participation de 28 millions d’euros. Cette opération porte la valorisation de Genfit à 350 millions d'euros.
Un versement initial de 120 millions d’euros
Concrètement, ce partenariat consiste en l’acquisition par Ipsen des droits sur la molécule Elafibranor. Ipsen disposera de la licence exclusive pour développer, fabriquer et commercialiser Elafibranor partout dans le monde, à l’exception de la Chine, Hong Kong, Taïwan et Macao, "où Terns Pharmaceuticals détient la licence exclusive pour développer et commercialiser Elafibranor".
En contrepartie de ces droits, Ipsen réalise un versement initial de 120 millions d’euros à Genfit. Il sera suivi de versements supplémentaires, liés à l’atteinte d’étapes réglementaires et commerciales, qui atteindront au total 360 millions d’euros. Enfin, Ipsen versera à Genfit des royalties échelonnées, "à deux chiffres, pouvant atteindre 20 %" des ventes.
Un nouveau débouché pour la molécule Elafibranor
C’est une bonne nouvelle pour Genfit, qui avait annoncé en 2020 l’abandon de ses recherches d’un candidat médicament à partir de cette même molécule, Elafibranor, contre une maladie du foie en plein essor, la Nash. Pour développer ce candidat médicament, la société nordiste avait réalisé une levée de fonds de 80 millions d’euros en 2016. Face à cet échec, la biotech a dû revisiter sa stratégie et lancer un plan de réduction de 50 % de sa consommation de trésorerie d’ici 2022. La société nordiste a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 765 milliers d’euros, contre 31 millions d’euros en 2019.
À cette époque, Genfit a choisi de continuer ses recherches autour de cette même molécule, Elafibranor, pour le développement d’un médicament contre une autre maladie du foie, rare et chronique, la cholangite biliaire primitive (CBP). C’est donc en vue de commercialiser un médicament contre cette maladie, la CBP, qu’Ipsen a conclu ce partenariat avec Genfit. "Les capacités de développement d’Ipsen à l’échelle mondiale, son empreinte commerciale dans les zones géographiques clés, ainsi que ses nombreux succès dans la mise à disposition de traitements pour des populations de patients ayant des besoins médicaux non satisfaits en font le partenaire idéal pour Genfit", commente Pascal Prigent, son directeur général. Pour l’heure, Elafibranor est en cours d’évaluation dans un essai clinique de phase 3, visant à évaluer son efficacité et son innocuité chez les patients atteints de CBP. Les premiers résultats sont attendus début 2023.
