Gironde
Galland mise sur le matériel caténaire connecté pour développer la maintenance prédictive
Gironde # Industrie # International

Galland mise sur le matériel caténaire connecté pour développer la maintenance prédictive

S'abonner

La PME girondine Galland, qui développe du matériel caténaire pour les chemins de fer et tramways, se lance dans la surveillance à distance du matériel qu’elle fabrique depuis 1946. Elle travaille sur de nouveaux matériaux, prépare l’agrandissement de son siège girondin et devrait ouvrir prochainement une filiale en Inde, devenu son premier marché à l’export devant la Chine.

La société industrielle Galland à La Lande de Fronsac (Gironde) va prochainement s’agrandir — Photo : Romain Béteille

La société Galland, qui conçoit, fabrique et commercialise du matériel caténaire pour les chemins de fer et tramways, prends le virage du numérique. L’entreprise de 43 salariés (dont un bureau d’étude interne de six personnes, le tout pour 8,9 M€ de CA en 2022) née en 1946 à Choisy-le-Roi, dont le siège social est établi à La Lande-de-Fronsac (Gironde) depuis vingt ans, a fait du chemin depuis ses débuts en tant que fournisseur de la SNCF, qui était alors son plus gros client. Elle s’apprête à lancer l’industrialisation, aux côtés de la société bordelaise Preditic, spécialisée dans les solutions logicielles pour l’industrie (qui a conçu l’infrastructure informatique), d’un outil électronique installé dans ses caténaires pour faire de la maintenance prédictive et monitorer à distance et en temps réel les incidents afin de cibler les interventions des techniciens.

Maintenance prédictive

"C’est un boîtier de récupération de données installé sur une caténaire. Ces données sont envoyées sur une plateforme que le client utilise ensuite pour y accéder", explique Pierre Pellegrain, directeur administratif et financier de Galland. Évoquant un besoin de "rationalisation de la maintenance", ce dernier estime que cet investissement, compris entre 350 000 et 400 000 euros (subventionné par le conseil régional à hauteur de 100 000 euros) répond à un objectif majeur de la société pour les dix ans à venir : rendre les caténaires monitorables pour optimiser leur maintenance et leur pilotage.

Pour l’heure additionné à Aero, un appareil tendeur autonome à vérin oléopneumatique, le nouvel ensemble connecté va être testé dans les prochaines semaines sur l’extension de la ligne A du tramway bordelais, un tronçon de cinq kilomètres allant jusqu’à l’aéroport et qui sera mis en service fin avril 2023. Elle le teste aussi déjà sur d’anciens prototypes, filaires ou non, sur plusieurs réseaux de tramway en France et à l'étranger.

"Les besoins sont là mais nous discutons beaucoup avec les exploitants pour affiner l’offre. Sur Bordeaux, par exemple, si les tests sont concluants, ce monitoring pourrait être installé sur l’ensemble du réseau de tramway métropolitain".

La future ouverture à la concurrence sur le réseau ferré pourrait aussi représenter une perspective de marché intéressante pour le développement numérique de Galland. "Si le monopole de la SNCF sur l’infrastructure ne bouge pas, du côté de l’exploitation, les différents acteurs nationaux et internationaux qui vont intervenir sur le réseau vont avoir besoin d’affiner le monitoring. Notre offre permettra de répondre à ce nouveau besoin", assure Pierre Pellegrain.

Le siège de l'industriel Galland, à La Lande de Fronsac (Gironde) — Photo : Galland

Accélération sur l’export et agrandissement

Galland ne compte pas s’arrêter en si bonne voie. L’industriel envisage déjà de développer le monitoring sur d’autres familles de produits, notamment son produit phare, l’isolateur de section, une pièce chargée du découpage électrique des lignes aériennes. Elle détient sur le marché français 90 % des parts de marché de cette technologie, qui représente 53 % de son chiffre d’affaires total.

Ses leviers de croissance comprennent aussi l’international. Présente en Chine depuis 1992, l’entreprise y a ouvert une filiale en 2016, depuis dépassée en volume d’activité par le marché Indien, où elle s’apprête à en ouvrir une deuxième pour "industrialiser en local" et répondre au souhait de souveraineté économique de l’État indien. Le président de l’entreprise, Philippe Galland, affirme déjà penser aux États-Unis. "Notre innovation est forte par rapport à nos concurrents. Sur le marché américain, le train revient dans l’esprit des décideurs", argue-t-il.

Misant sur l’innovation et la R & D, Galland travaille actuellement sur la fabrication de nouvelles matières en composites isolants (aux côtés de plusieurs partenaires dont le basque Composite Adour ou le girondin Rescoll) pour améliorer la performance de ses isolateurs de section, pour séduire encore davantage l’export, qui représente 60 à 70 % de son chiffre d’affaires actuel, notamment grâce à une vingtaine d’agents commerciaux couvrant plus de 25 pays.

Enfin, Galland va prochainement s’agrandir. En décembre 2022, elle a signé l’achat d’un terrain de 6 870 m2 à un viticulteur pour doubler la surface de son usine et siège social girondin en installant 1 500 à 2000 m2 supplémentaires d’ici trois ans, un investissement de 600 000 à un million d’euros. Elle espère recruter 15 à 20 personnes supplémentaires pour dépasser les 12 millions d’euros de chiffre d’affaires sur son site de La Lande-de-Fronsac à horizon 2025-2026, et 15 à 20 millions d’euros avec les marchés indiens et chinois.

Gironde # Industrie # Banque # Services # Transport # Informatique # International