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French Tech East : "Il n'y a aucune raison de continuer à fonctionner en ordre dispersé dans le Grand Est"
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Maxime Grojean président de la French Tech East "Il n'y a aucune raison de continuer à fonctionner en ordre dispersé dans le Grand Est"

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Le président de l’association French Tech East, Maxime Grojean, vient d’être réélu pour un deuxième mandat. Après avoir travaillé à rassembler la French Tech à l’échelle du Grand Est, le dirigeant meusien entend maintenant structurer l’offre de services aux start-up.

Maxime Grojean entame un deuxième mandat à la tête de l’association French Tech East — Photo : French Tech East

Quel bilan tirez-vous de votre première année de présidence de l'association French Tech East ? Rassembler les trois associations qui incarnaient la French Tech dans le Grand Est a dû représenter l’essentiel de votre travail…

Face au contexte Covid, et du fait que l’animation qui existait jusque-là ne pouvait plus se mettre en œuvre, l’idée majeure a été de prendre du recul et de voir comment on pouvait repenser la French Tech East, afin de lui donner une vraie dimension régionale. Il a aussi fallu travailler sur la partie structuration pour que l’organisation soit pérenne dans le temps, avec les moyens de dispenser les missions qui sont allouées par la French Tech à l’échelle nationale. Il fallait lui donner la bonne envergure : la structuration autour des trois anciennes régions n’était pas favorable à des approches collaboratives, puisque quand l’écosystème est trop petit, on trouve moins facilement les complémentarités. Concrètement, il faut faire trois fois le boulot pour mener un programme… Prenons l’exemple du programme Tremplin, qui a vocation à identifier les porteurs de projets issus des minorités. Ce déploiement, s’il est réalisé à l’échelle des anciennes régions, ça ne fait pas sens, on perd en qualité de service. D’autant que les moyens financiers ne sont pas illimités, il faut donc les allouer à des actions qui percutent.

"Les sections locales au sein de French Tech East sont là pour représenter les identités locales."

Comment se sont déroulées les discussions avec vos collègues représentant la French Tech en Alsace et en Champagne-Ardenne ?

J’ai eu la chance d’avoir en face des personnes qui étaient à l’écoute et en phase avec cette vision consistant à redonner la bonne dimension. C’était aussi une démarche qui n’a pas consisté à capter, mais une démarche d’union. L’union, ça veut dire qu’on a un service uniforme sur toute la région, on a des attendus et des objectifs communs et chacun y trouve son compte. Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas, il n’y a pas encore un service 100 % uniforme. Par exemple, il n’y a qu’en Lorraine qu’il y a une équipe. L’idée, c’est de mettre en place des référents locaux, mais ça se fait étape par étape, et nous nous sommes mis en capacité de le faire. En attendant, ce sont les permanents en Lorraine qui vont traiter les sujets des start-up alsaciennes ou champardennaises.

Cette organisation régionale à venir se reflète-t-elle dans la gouvernance mise en place lors de l’assemblée générale du 17 janvier ?

Les sections Lorraine, Alsace et Champagne-Ardenne au sein de French Tech East sont là pour représenter les identités locales. Le territoire est grand, donc il faut des relais. Nous nous sommes organisés comme une start-up qui veut se déployer sur un territoire vaste. Il y a donc des sections sur chacun des territoires, mais nous avons une vision unique à l’échelle du Grand Est. Ces sections s’appuient sur l’équipe French Tech East qui est basée à Metz mais, demain, quand les équipes seront renforcées et que nous aurons des personnes en local en Lorraine, en Alsace et Champagne-Ardenne, les permanents traiteront des sujets majoritairement en contact avec les entreprises de leur territoire mais ils pourront aussi être mis à contribution sur des sujets qui concernent l’ensemble de la région Grand Est.

"Oui il est possible de devenir une 'licorne' quand on est une start-up du Grand Est."

Quelle est votre feuille de route pour ce nouveau mandat ?

French Tech est un collectif, c’est un label reconnu en France mais aussi à l’international. C’est très utile pour les start-up qui ont, en général, vocation à s’exporter. On le voit avec les start-up qui sont allées au CES de Las Vegas cette année par exemple ou, dans mon cas, quand je vais rencontrer des partenaires à l’étranger : c’est un label qui identifie le positionnement de l’entreprise. Ensuite, nous voulons structurer le réseau et l’écosystème autour de French Tech pour que l’accessibilité aux services soit facilitée pour les start-up. Ma vision, c’est qu’il n’y a aucune bonne raison de continuer à fonctionner en ordre dispersé dans la même région. Et c’est aussi vrai pour l’ensemble de l’écosystème de l’innovation : qu’on parle des bâtiments Totem, des incubateurs et de tous les acteurs qui gravitent autour de l’innovation, il faut avoir un support unifié, bien structuré et coordonné.

Quel est le budget de French Tech East ?

Je resterai discret sur ces aspects, mais je peux vous dire que le travail a été mené pour renforcer le financement, le structurer dans le temps afin que le soutien aux start-up puisse se déployer de manière pérenne.

Le début de l’année 2022 a été marqué par de très grosses levées de fonds dans les start-up françaises. Doit-on s’attendre à des annonces dans ce sens dans le Grand Est ?

Je ne suis pas dans le secret de tous les projets. Mais nous sommes sur une belle dynamique et, dans les start-up qui ont commencé à émerger, il y a quelques pépites qui vont générer de belles levées de fonds, mais aussi de la création d’emplois et du dynamisme sur le territoire.

Il est donc possible de devenir une licorne dans le Grand Est ?

La réponse est oui, sans hésiter. Nous avons le terrain pour.

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