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France 2030 : l’État veut doper le déploiement des technologies robotiques dans l’industrie
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France 2030 : l’État veut doper le déploiement des technologies robotiques dans l’industrie

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La France se rêve en chef de file des robots de demain. Pour y parvenir, le gouvernement vient de lancer deux appels à projets distincts. Ambition affichée : accélérer le transfert des technologies émergentes vers les usines du pays.

L’État relance la course à l’usine 4.0, avec deux nouveaux appels à projets censés stimuler le transfert de technologies entre laboratoires de recherches et entreprises de l’industrie — Photo : Romain Béteille

L’État n’oublie pas l’industrie du futur. Reléguée au second plan, ces derniers temps, par la transition écologique, la transformation numérique et robotique des usines est remise en avant, à travers deux nouveaux appels à projets. Lancés dans le cadre du plan France 2030, ils cherchent à stimuler la conversion de technologies prometteuses en solutions opérationnelles. Autrement dit, il s’agit d’accélérer le passage de la phase de recherche, ou de démonstration, à celle de l’exploitation en conditions réelles.

Ces deux démarches se veulent transversales et visent donc large : aucun domaine d’application ni aucun type d’équipement n’est privilégié. Les candidatures peuvent donc concerner aussi bien des imprimantes 3D et des machines à commande numérique que des drones, des cobots ou des robots. Le plus important, pour le gouvernement, est en effet de concentrer l’effort sur des "briques technologiques différenciantes", dans l’espoir d’apporter une pierre de plus à la réindustrialisation verte, en plus d’ériger la France "en leader des machines robotiques émergentes à haute valeur ajoutée".

Stimuler le transfert de technologies prometteuses

Pour parvenir à déployer ces solutions en entreprise, l’État joue sur deux leviers. Le premier prend la forme d’un défi, baptisé "Transfert robotique". Comme son nom l’indique, il vise à accompagner la transmission de technologies des laboratoires vers les usines. À ce titre, il s’organise autour de consortiums, impliquant, dès l’origine du projet, les entreprises productrices, intégratrices et utilisatrices de ces futures solutions.

La première étape, pilotée par l’Agence nationale de la recherche, les concerne moins, puisqu’elle porte sur le soutien à des "preuves de concepts" sur deux ans (jusqu'à 4 millions d'euros de subventions possibles). Les plus prometteuses d'entre elles seront accompagnées dans un second temps, en vue de leur adaptation pour leur mise en œuvre concrète. Cette seconde phase, gérée par Bpifrance, sollicitera donc davantage les industriels. Elle durera douze mois, avec "un soutien au déploiement pouvant aller jusqu’à 10 M€ autour de projets collaboratifs", promet le ministère de l’Économie.

La sélection des dossiers se déroule elle-même en deux temps, avec un dépôt de pré-projets avant le 9 novembre. Les candidatures définitives seront, elles, à présenter avant le 15 mai 2024.

Structurer l’offre robotique made in France

Le second appel à projets s’adresse, lui, plus directement encore aux acteurs français de la filière. Avec ce dispositif "Offre de robots et machines intelligentes d’excellence", le gouvernement s’intéresse en effet à l’étape suivante de l’industrialisation de leurs solutions. Sont donc ciblées des technologies plus matures, mais elles doivent aussi être tournées vers des secteurs industriels stratégiques pour le pays ou vers des marchés "émergents en forte croissance". Bercy insiste notamment sur les équipements capables de contribuer à la transition écologique.

Avec ce dispositif confié à Bpifrance, l’État entend financer "les investissements matériels, de R&D, de logiciels et d’équipements de production nécessaires pour le développement et déploiement [de l']offre". Le niveau de subvention et d’avance récupérable distribué dépend de la taille de l’entreprise. Les PME et ETI peuvent présenter des projets en solo, à condition que leur budget dépasse le million d’euros (seuil porté à 4 M€ en cas de regroupement d’entreprises).

Les candidatures resteront ouvertes jusqu’au 25 juin 2024, mais deux échéances intermédiaires sont programmées d’ici là, l’une au 21 septembre, l’autre au 25 janvier prochains.

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