Pour le président de FM Logistic, Jean-Christophe Machet, c’est le "facteur de satisfaction" à retenir pour l’exercice 2021-2022, bouclé au 31 mars. Le logisticien mosellan, basé à Phalsbourg, a en effet enregistré 262 millions d’euros de nouveaux contrats, soit une augmentation de 27 % par rapport à l’année précédente, dont 60 % portent sur des services de logistique omnicanale.
Derrière le terme "omnicanal", le groupe désigne ce nouveau modèle commercial, qui voit la distribution de masse faire place à une distribution plus personnalisée, allant du magasin physique à la vente sur internet, en direct ou via des plateformes. Pour les opérateurs logistiques, l’enjeu est de taille : d’après l’institut d’études Statista, les ventes de détail en ligne devraient encore croître de 50 % à l’échelle de la planète entre 2021 et 2025. Le développement de "l’omnicanal" est donc un motif de satisfaction pour les dirigeants de FM Logistic, puisque le groupe lorrain est aujourd’hui de plus en plus sollicité par ses clients pour "co-construire des supply chains omnicanales durables, au service du consommateur", détaille Jean-Christophe Machet, qui estime que l’expertise du groupe dans ce domaine est "de plus en plus reconnue, comme le démontrent nos contrats avec Sephora, Bauhaus, Maxi Zoo et Yves Rocher".
Chiffre d’affaires en hausse de plus de 10 %
Vecteur de croissance incontournable pour suivre les objectifs fixés par le plan stratégique "Powering 2030", qui vise à atteindre 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2030, l’omnicanal fait partie des cinq domaines d’action retenus par le groupe pour accélérer son développement, avec la logistique urbaine, l’automatisation, le développement durable, le transport et l’expérience client.
Pour l’instant, la stratégie est payante : en 2021-2022, le groupe a terminé l’exercice sur un chiffre d’affaires de 1,51 milliard d’euros, soit une augmentation de 10,1 % par rapport à l’exercice précédent. Opérant dans 14 pays, FM Logistic réalise 62 % de son activité hors de France, avec 28 600 salariés. Pour autant, le président de FM Logistic ne cache pas son inquiétude : "L’EBIT ressort à 31,5 millions d’euros, en deçà de nos objectifs. Des moyens importants consacrés à des démarrages d’activités à valeur ajoutée et complexes, conjugués à de vives tensions sur nos moyens de production constituent les deux explications majeures de ce résultat dont on ne peut pas se satisfaire ". Le résultat net du groupe est passé de 18 millions d’euros au 31 mars 2021 à 12,9 millions d’euros un an plus tard, avec un flux de trésorerie lié aux opérations d’investissement qui a atteint plus de 53 millions d’euros sur 2021-2022, contre 38 millions d’euros un an plus tôt.
Négocier et exécuter pour dégager des résultats
Mais au-delà des opérations d’investissement, Jean-Christophe Machet pointe aussi "l’augmentation brutale des coûts de l’énergie, de la main-d’œuvre et du transport". Pour le dirigeant lorrain, le groupe n’a "pas suffisamment répercuté ces hausses sur les prix de vente". Et si le président de FM Logistic maintient les objectifs du plan "Powering 2030", il annonce sans détour que l’exercice 2022-2023 sera compliqué. "Le drame de l’Ukraine et les tensions économiques mondiales pèseront sur nos résultats. Nous prévoyons un recul de notre chiffre d’affaires et de notre résultat opérationnel ". Administrateur indépendant du groupe FM Logistic, Jean-Claude Michel explique que le logisticien mosellan est lancé dans une vaste opération de transformation, qui pourra "porter ses fruits" à condition de respecter deux principes : "La discussion ouverte et équilibrée avec les clients et la rigoureuse application des standards opérationnels". Le dirigeant voit les tensions sur le métier de la logistique jouer les prolongations et veut donc renégocier les prix avec ses clients et exécuter toujours plus précisément pour soigner sa rentabilité.
