Sophia Antipolis
Flex’o : « Nous voulons organiser des espaces de travail "à la carte" pour les entreprises»
Interview Sophia Antipolis # Immobilier

Marie-Anne Morin directrice générale et co fondatrice de Flex'o "à la carte"

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Marie-Anne Morin a quitté IWG (Regus, HQ, Spaces) leader mondial du coworking pour fonder avec Christophe Courtin, la société Flex’o. Ce nouvel acteur immobilier veut proposer des services de bureau flexible ou flex office, aux entreprises qui doivent plus que jamais repenser leur cadre de travail.

— Photo : Flex'O

Le nom de Flex’o désigne le Flex office, à savoir le « bureau flexible » en français au sein duquel le salarié n’a pas de poste de travail attitré. Que proposez-vous aux entreprises ?

Marie-Anne Morin : Nous avons la volonté d’organiser des espaces de travail « à la carte » pour les entreprises de toutes tailles, de tous secteurs. Il ne faut pas penser que le coworking est réservé aux start-up et les centres d’affaires aux grandes entreprises. Il s’agit de mélanger, de créer de la synergie.
Après avoir passé treize ans au sein de IWG, je me suis associée à Christophe Courtin dans ce qui est ma première aventure entrepreneuriale. Je connaissais déjà son double profil d’entrepreneur dans l’immobilier et de business angel auprès de start-up (Yuka, Navily, Vide Dressing…, NDLR). La rencontre des deux donne justement ces espaces de travail.

Qu’est ce qui différencie Flex’o de ses concurrents ?

Marie-Anne Morin : Nous avons d’abord une forte volonté éco responsable, concernant les immeubles eux-mêmes mais aussi dans les services proposés. Avec la mise à disposition de bornes de recharge pour véhicules électriques, par exemple, de vélos ou d’espaces de stationnement dédiés, du tri sélectif évidemment, des potagers collaboratifs quand cela est possible…

« C’est aussi une question d’attractivité des entreprises »

Nous misons aussi sur une gestion digitalisée. Par exemple, si une ampoule ne fonctionne plus, vous pouvez le voir sur votre smartphone. Vous pouvez aussi bénéficier des services d’une conciergerie dans votre poche, pour commander un repas, profiter de services de pressing ou de lavage de voiture. À l’image par exemple du projet Centrium que Courtin Real Estate porte à Sophia Antipolis.
Nous allons de toute façon vers cela. La demande vient des utilisateurs. C’est aussi une question d’attractivité des entreprises. Dans leur recherche d’emploi, les millennials font passer le cadre de travail avant même le niveau de rémunération. La question est de savoir ce qu’on met dans le terme « attractif ». La notion de service est importante. Avoir une salle de sport, une crèche, un restaurant… tout un écosystème autour du bureau.

En quoi la crise actuelle va-t-elle modifier cette tendance ?

Marie-Anne Morin : La modulation de l’espace « à la carte » est une tendance de fond que la crise sanitaire vient accentuer. Il va y avoir de plus en plus besoin de spécialistes, sur les questions sanitaires mais pas seulement. Selon JLL (conseil mondial en immobilier d’entreprises, NDLR), d’ici les 5 prochaines années, le parc d’espaces flexibles disponible sur le marché devrait augmenter de 30 % par an. Il y a une volonté de limiter les déplacements pendulaires. Il est aussi question du bien-être des salariés. Et évidemment, il y a une vraie logique économique puisque ces nouveaux espaces permettent de transformer les coûts fixes en coûts variables avec une logique par personne, de valoriser les mètres carrés. C’est du gagnant-gagnant.

« La crise a montré la capacité à travailler à distance mais le télétravail n’est pas forcément pour tout le monde »

À la fin, il y aura un équilibre à trouver entre bureau et télétravail, et lieux tiers. La crise a montré la capacité à travailler à distance. Tout le monde n’a pas besoin d’aller au bureau, mais le télétravail n’est pas forcément pour tout le monde. Au-delà de la contrainte, il y a un besoin d’échange social, de rencontres professionnelles.

Quel développement prévoyez-vous pour Flex’o en ces temps incertains ?
Marie-Anne Morin : Ma première mission est de trouver les espaces, d’identifier les villes. Nous visons, depuis Sophia Antipolis, les métropoles régionales, notamment sur la façade ouest où le marché est le plus en croissance, mais aussi sur le bassin méditerranéen, en région lyonnaise ou encore lilloise. Il y a une vraie attractivité des territoires régionaux. Il faudra ensuite recruter les bonnes personnes. Notre objectif est d’ouvrir trois ou quatre sites par an.

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