Créé en 2009 à Labège, FittingBox (85 salariés ; CA 2019 : n. c.) est pionnier de l’essayage de lunettes en réalité augmentée. Il s’en est passé du temps depuis l’invention du premier miroir virtuel par les cousins Benjamin Hakoun et Ariel Choukroun, aujourd’hui PDG et directeur technique de la société. "Nous éditons et exploitons une technologie qui permet d’essayer verres et montures sur tous supports - ordinateurs, tablettes, smartphones - et sans avoir à télécharger d’application spécifique", souligne Benjamin Hakoun. L’entreprise est sur le point de s’attaquer au marché des campagnes publicitaires de mode et finalise un démonstrateur technologique de réalité "diminuée", une première mondiale.
Un boom des essayages en mai
FittingBox est utilisé par les e-commerçants, opticiens indépendants, grands réseaux de magasins et fabricants de verres et montures issus de 80 pays. "Après allumage de la webcam, le logiciel détecte automatiquement le visage par des algorithmes de géométrie et du machine learning, et toutes les 40 millisecondes la lunette est repositionnée sur le visage pour pouvoir bouger la tête avec le produit ", détaille le PDG. Rien qu’au mois de mai 2020, l’entreprise a enregistré plus de 5 millions d’essayages en ligne !
La société associe depuis peu sa technologie à de l’intelligence artificielle pour proposer un système de recommandation expert. Objectif : conseiller l’internaute tel un opticien visagiste, sur le choix du modèle en fonction de la couleur de sa peau, de ses yeux, de la forme de son visage, etc. Le processus unique accumule 14 brevets et possède deux concurrents "sérieux", un français et un américain.
Mais FittingBox se démarque par ses neuf studios à Labège, Miami, New York ou encore Milan, équipés de machines qui numérisent 4 000 modèles de lunettes par mois. Introduites dans l’appareil, les lunettes sont reconstituées sous forme de maquettes 3D qui permettent une grande précision sur les modèles présentés à l’écran. C’est avec cet avantage concurrentiel que la société se lance sur le marché du "frame on model". FittingBox va fournir aux grandes marques des maquettes 3D de leurs lunettes pour réaliser des shootings photos virtuels. Ainsi, les possibilités des campagnes marketing avec des mannequins aux différents âges ou carnations sont démultipliées, et à moindres frais. Deux gros clients du marché ont été livrés à la rentrée et la société compte déjà plus d’un million d’euros de commandes pour ce produit.
"Plusieurs millions d’euros investis"
Par ailleurs, l’entreprise qui réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’export, souhaite développer sa présence aux États-Unis, Canada, Mexique, Brésil, Europe de l’Ouest, Australie et Japon. Pour ce faire, FittingBox s’apprête à lancer d’ici six mois à un an une innovation mondiale. "Nous avons travaillé sur un produit de réalité diminuée, explique Benjamin Hakoun. Le comble lorsqu’on porte des lunettes, c’est de ne pas se voir correctement lors de l’essayage d’une nouvelle paire, puisqu’on est obligé d’enlever ses propres lunettes ! La réalité diminuée permet de supprimer à l’écran les lunettes du client grâce à de l’intelligence artificielle - tandis que lui les garde sur le nez - et de les remplacer toujours à l’écran par le modèle choisi pour l’essayage".
Plusieurs millions d’euros ont déjà été investis sur le démonstrateur technologique breveté, dont les premiers tests concluants ont eu lieu chez un opticien en Allemagne cet été. À terme, la technologie devrait être disponible en boutique mais aussi sur catalogue virtuel à travers un écran de tablette, smartphone ou ordinateur. FittingBox a enregistré 30 % de croissance de 2018 à 2019 et vise + 60 % cette année.
