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Face à la crise, le Groupe Habiter redéfinit ses projets
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Face à la crise, le Groupe Habiter redéfinit ses projets

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Le promoteur immobilier basé à Thionville, le Groupe Habiter, s’attend à "six mois compliqués" liés à la crise de l’immobilier neuf : pour continuer à vendre, l’entreprise cherche à redéfinir ses projets pour répondre plus précisément aux attentes des clients.

"Nous ne vendons plus au même rythme, mais nous continuons à vendre", affirme Fabrice Douet, le directeur commercial du Groupe Habiter, Thionville — Photo : Jean-François Michel

Pour le directeur commercial du Groupe Habiter (15 salariés : CA non communiqué), Fabrice Douet, c’est la clé du métier de promoteur : "Savoir s’adapter". Basé à Thionville, opérant de Nancy à la frontière luxembourgeoise, le long du Sillon Lorrain, le Groupe Habiter est positionné entre les gros acteurs nationaux du secteur et les petites structures locales. "Nous conjuguons solidité financière et capacité à nous adapter au marché", insiste Fabrice Douet.

Pour ne pas rester les bras croisés face à la chute des réservations de logements neufs, les dirigeants du groupe ont revu un programme emblématique, le Central Parc, à Montigny-lès-Metz. Situé dans un écoquartier de neuf hectares, en lisière d’un parc, ce programme devait voir sortir de terre 35 logements, dans deux bâtiments dessinés par le cabinet parisien Wilmotte, pour une livraison prévue au premier trimestre 2025.

"Dès que nous avons mis le programme en vente, nous nous sommes rendu compte, par rapport aux clients que nous recevions, que la clientèle de résidents occupants était majoritaire", explique le directeur commercial du Groupe Habiter. Désarçonnés par les errements du gouvernement autour des dispositifs de défiscalisation des investissements immobiliers comme par l’orientation à la hausse des taux d’emprunt, les investisseurs n’ont pas répondu présents. "Nous avons alors pris une décision radicale : nous avons supprimé un étage, ce qui équivaut à supprimer huit logements", dévoile Fabrice Douet. Une décision qui doit permettre au groupe de mettre sur le marché 27 logements, dans un projet plus "ergonomique", estime le directeur commercial du Groupe Habiter.

Un programme conforme à la RE 2020

Autre modification du projet initial imaginé fin 2022, le Central Parc répond désormais à la norme RE2020, la nouvelle réglementation environnementale pour la construction neuve qui a remplacé la RT 2012. En plus de la performance énergétique, cette nouvelle réglementation tient compte de l’empreinte environnementale du bâtiment et de sa capacité à générer de l’énergie. Si les surcoûts pour les promoteurs ne sont pas négligeables, Fabrice Douet veut y voir une opportunité de mettre sur le marché des logements très peu énergivores, qui engendreront peu de frais pour leurs habitants.

Autre programme, illustrant l’attention particulière que les équipes du groupe accordent désormais à l’emplacement des futurs logements, le Botanik à Metz, soit un total de 35 logements. "Plus que jamais, dans un marché compliqué, l’emplacement est important", affirme Fabrice Douet. Et c’est en pensant notamment aux frontaliers, ralliant le Luxembourg tous les matins, que le programme Le Botanik a été imaginé. "La future résidence, dont les travaux ont déjà démarré, est située à proximité de la gare de Woippy, ce qui permet d’éviter de rentrer dans Metz pour prendre le train", détaille Fabrice Douet.

Résolument optimiste, le directeur commercial du Groupe Habiter s’attend à passer six mois compliqués, mais entrevoit déjà la sortie de crise : avec le retour des prix des matières premières à des niveaux standard conjugués à des "taux bancaires qui commencent à se stabiliser, voire à baisser", Fabrice Douet anticipe un "retour à la normale" à l’été 2024.

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